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Gaza : escalade dans l’horreur
Vendredi 24 mai, la Cour internationale de justice (CIJ), une instance de l’ONU, a ordonné à l’État israélien de stopper son offensive militaire sur Rafah. Depuis, les bombardements se multipient sur des camps de déplacés.
Dimanche 26 mai, un bombardement a fait plus de 40 morts dans un camp de réfugiés à proximité, dans une zone que l’armée israélienne avait présentée comme sûre et où des milliers de réfugiés s’étaient installés Une nouvelle frappe, mardi 28 mai, a fait 21 victimes parmi les réfugiés.
La CIJ dénonce la situation catastrophique des Gazaouis : privés de nourriture, d’eau, de médicaments, ils doivent de plus évacuer les zones où ils se sont réfugiés au gré des interventions militaires israéliennes. Entre 800 000 et un million de personnes auraient été déplacées de Rafah depuis le 18 mai. En s’attaquant à cette ville, l’armée israélienne a bloqué le principal point de passage de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza. Les différentes tentatives d’acheminement par d’autres voies n’ont fait que souligner le caractère dramatique de la situation.
Les attaques contre la population de Gaza se poursuivent, et ce ne sont pas les jugements des instances internationales qui les arrêteront. En décembre 2023 l’Afrique du Sud a porté plainte contre l’État israélien pour non-respect des conventions internationales. La CIJ l’a déjà sommé de cesser ses opérations à Gaza, en janvier 2024, puis une nouvelle fois en mars. Plus récemment, le procureur de la Cour pénale internationale a requis des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens. Ceux-ci n’ont jamais respecté les résolutions de ces instances, et ne le feront jamais, tant qu’ils pourront compter sur le soutien de leur puissant parrain américain. Or celui-ci se refuse à désavouer son principal allié dans la région. Si Biden a fait mine de suspendre pour un temps l’envoi de certaines armes à Israël après l’offensive sur Rafah, c’est seulement parce qu’il est préoccupé par le problème électoral que lui pose une partie de la jeunesse étudiante, qui conteste sa politique.
L’escalade dans l’horreur peut se poursuivre sans que Netanyahou ait à craindre les moindres représailles de la part de son allié américain. L’État israélien peut aussi compter sur la passivité de l’ensemble des grandes puissances. Certains gouvernements, comme celui de l’Espagne, font le choix de reconnaître officiellement l’Autorité palestinienne comme un État à part entière, sans que cela ait de conséquence. Il est vrai que ce geste symbolique, un Macron n’est même pas prêt à le faire, prétextant que les conditions ne sont pas réunies et remportant ainsi la palme de l’hypocrisie.
Lutte ouvrière appelle à participer aux manifestations organisées pour dénoncer le massacre des Palestiniens par les forces armées israéliennes, avec la complicité du gouvernement français. À Paris, samedi 1er juin, une manifestation partira de la place de la République à 14 heures.