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Gaza : Biden continue d’armer les massacreurs
Les bombes et les obus tombent depuis mardi 7 mai sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne a aussi lancé une offensive contre le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de l’enclave palestinienne, appuyée par des chars et des bombardements aériens.
D’autres combats ont lieu aussi dans la ville de Gaza, pourtant investie par l’armée israélienne dans les premières semaines de la guerre. Celle-ci prétend mener ces opérations pour empêcher le Hamas de reconstituer ses forces. Mais cela montre surtout que l’organisation islamiste est loin d’être « éradiquée », contrairement aux proclamations du Premier ministre israélien Netanyahou. « Nous avons vu le Hamas revenir dans les zones qu’Israël a libérées dans le nord de Gaza », a déclaré lui-même le secrétaire d’État américain Antony Blinken. En réalité, les dirigeants israéliens mènent la guerre d’abord et avant tout à la population palestinienne, la soumettant aux bombardements aveugles, aux privations de nourriture et de soins. Depuis le début de l’opération contre Rafah, la situation s’est encore aggravée car l’aide humanitaire n’entre plus du tout dans Gaza. D’après l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, près de 450 000 personnes ont été contraintes de quitter la zone de Rafah, après avoir déjà fui plusieurs fois devant l’avancée des troupes israéliennes.
Le président américain Biden, en campagne pour sa propre réélection, cherche à ne pas s’aliéner la fraction de son électorat indignée de son soutien à une armée qui massacre toute une population depuis sept mois. Après la suspension d’une cargaison de bombes, il a menacé dans une interview sur CNN mercredi 8 mai, de ne plus livrer de bombes et d’obus à Israël en cas d’offensive importante dans les zones densément peuplées de Rafah car, a-t-il affirmé, des armes américaines ont déjà fait des victimes civiles, et « c’est mal ». CNN a également diffusé dimanche 12 mai un reportage dénonçant les conditions de détention proches de la torture dans un camp de prisonniers palestiniens situé dans le désert du Neguev.
Netanyahou a répondu aux menaces de Biden que les Israéliens sauraient se battre « avec leurs ongles ». Mais il sait en réalité pouvoir compter sur la poursuite de l’aide militaire américaine. Dernière illustration de ce soutien garanti, un rapport du Département d’État, soumis au Congrès le 10 mai, a conclu que les armes américaines ont « probablement été utilisées » par Israël en « violation du droit international ». Mais cela n’ayant pas été formellement démontré, les envois d’armes peuvent se poursuivre et permettre ainsi à l’État israélien de continuer de massacrer en toute impunité les Palestiniens de Gaza.