- Accueil
- Lutte ouvrière n°2949
- Fronde patronale : pas touche à leurs milliards
Leur société
Fronde patronale : pas touche à leurs milliards
Le 28 janvier, Bernard Arnault a tiré la première salve d’un tir de barrage patronal contre l’impôt qui étranglerait l’entreprise. Patrick Martin, le président du Medef, a ensuite renchéri en déclarant sur les ondes de RTL : « L’incompréhension tourne à la colère ».

Le Figaro a ensuite ouvert ses colonnes à l’indignation de grands patrons, comme celui de Michelin, Florent Menegaux, s’étranglant : « Comment voulez-vous être compétitif ? Ce n’est pas possible. » Tous les principaux médias ont abondamment relayé cette propagande patronale. La mesure fiscale prévue dans le projet de budget Bayrou pour une année – au lieu de deux dans feu le budget Barnier – les égratigne pourtant à peine. Les entreprises qui réalisent plus de 3 milliards de chiffre d’affaires seraient mises à contribution pour un total de 8 milliards d’euros. Pour LVMH, qui annonce 12,5 milliards de bénéfices en 2024, ce serait autour de 800 millions d’euros qui seraient versés en plus au fisc. Pas de quoi mettre Arnault sur la paille.
Le patronat ment quand il prétend être étranglé par les impôts. En réalité, ceux-ci ont baissé d’environ 30 milliards d’euros entre 2017 et 2023. En outre, ce que ces entreprises donnent d’une main aux impôts, elles le reçoivent d’une autre par des aides d’État. Ainsi, Michelin a profité en 2024 d’un total estimé à 50,4 millions d’euros uniquement en allègements et réductions d’impôts divers.
Mais le grand patronat sait qu’en tapant du poing sur la table, il est assuré d’avoir l’oreille des gouvernants avec de nouveaux cadeaux à la clé. Ainsi Bayrou, dans La Tribune du dimanche 2 février, l’a assuré de sa compréhension : « J’entends l’inquiétude du monde économique. Cet agacement est juste. »
Le grand patronat est riche à milliards mais il en veut encore plus, et il est sûr d’avoir l’appui du gouvernement, ce dont en fait il n’a jamais douté.