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Dans les entreprises
Frichti : la sale tambouille du patron
Début juin, cinq anciens livreurs au statut d’auto-entrepreneurs travaillant pour la société Frichti, spécialisée dans la livraison à domicile, ont porté plainte contre cette société pour les conditions de travail et les licenciements abusifs.
Fin 2023, placé en redressement judiciaire, Frichti avait été repris par La Belle vie, qui au passage se débarrassait de la moitié environ des 334 livreurs.
Frichti avait voulu prospérer sur le créneau de la livraison de courses en moins de 20 minutes, le « quick commerce », en exploitant des travailleurs sans-papiers sans contrat de travail, obligés de travailler dans les pires conditions sous le statut d’auto-entrepreneur. Ces livreurs parlent de parfois 42 commandes dans le même sac, à livrer dans des immeubles sans ascenseur, au 6e étage, alors qu’au moment de l’entretien d’embauche Frichti leur parlait de limite à plus de trois étages. Ils parlent d’horaires pouvant aller de 9 à 23 heures pour espérer un salaire correct et d’un contrôle policier de Frichti, qui leur faisait miroiter la « liberté » du statut d’auto-entrepreneur…
Ces méthodes sont classiques dans toutes ces sociétés qui, de faillite en reprise, finissent bien souvent devant les tribunaux. Deliveroo, autre société de livraison, a déjà été condamné pour travail dissimulé, et Uber ou Take Eat Easy ont été condamnés par les Prud’hommes à reconnaître le statut salarié de leurs employés. Frichti n’est que le dernier dans une longue liste de patrons aux méthodes d’esclavagistes.