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Leur société
France-Maroc : Macron représentant du patronat
En visite officielle au Maroc, Macron a joué son rôle habituel de représentant commercial du grand patronat français auprès du roi Mohammed VI.
La délégation française qui l’accompagnait ne comptait pas moins d’une quarantaine de chefs d’entreprise, bien déterminés à placer leurs contrats auprès des autorités marocaines et à évincer leurs concurrents.
Pour Airbus Helicopters, un contrat de vente de plusieurs hélicoptères de combat était en jeu, chacun coûtant au bas mot 20 millions d’euros. Engie voulait développer un accord sur les énergies renouvelables et le dessalement d’eau de mer pour plusieurs milliards d’euros. Alstom lorgnait sur la prochaine commande de TGV pour la nouvelle ligne à grande vitesse Kenitra-Marrakech, Airbus comptait sur la vente de 188 avions, qui passeraient ainsi sous le nez de Boeing, partenaire habituel du Maroc. Pour Naval Group, il s’agissait de vendre deux sous-marins militaires en damant le pion à l’entreprise allemande Thyssenkrupp Marine Systems… la concurrence étant tout aussi féroce à l’intérieur de l’Europe qu’à l’extérieur.
Macron, en digne serviteur des capitalistes français, a tout fait pour que rien ne contrarie le souverain marocain et ne vienne faire capoter leurs affaires. Le Sahara occidental ? Macron a confirmé que son présent et son avenir s’inscrivaient désormais « dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Les visas délivrés aux Marocains par la France, qui avaient été drastiquement diminués en 2022 ? Début octobre, Bruno Retailleau menaçait à mots couverts son homologue marocain de les conditionner au nombre de personnes sous OQTF (obligation de quitter le territoire français) reprises par le Maroc. Le ministre de l’Intérieur a dû manger son chapeau, contredit par Macron lors de son discours devant les autorités marocaines. Tant mieux si, en l’occurrence, le nombre de visas délivrés à des Marocains sera maintenu, ce qui n’empêchera pas que leur obtention demeure un véritable parcours du combattant, tant ils sont insuffisants.
Quant aux prisonniers politiques, comme Nasser Zefzafi, l’un des leaders du mouvement de contestation du Hirak de 2017 dans le Rif, alors condamné à 20 ans de prison ferme, il n’en a évidemment pas été question dans les interventions de Macron. L’exploitation des travailleurs marocains et la répression des opposants au régime ne gênent en rien les affaires des capitalistes français, bien au contraire !