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- Lutte ouvrière n°2911
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Dans les entreprises
MA France – Aulnay-sous-bois : “Tavares , tu mets 280 familles auchômage”
C’est avec cette banderole que les travailleurs de MA France, sous- traitant de Stellantis situé à Aulnay-sous-Bois en Seine Saint-Denis, sont arrivés en manifestation lundi 13 mai au tribunal de commerce de Bobigny.
Les travailleurs venaient chercher la réponse du juge suite à la demande de leur patron de la mise en dépôt de bilan de l’entreprise. Sans surprise, le tribunal a prononcé la liquidation judiciaire immédiate.
Dans cette société, les lois sont faites pour protéger les patrons, en particulier les plus gros d’entre eux. Stellantis a décidé de se débarrasser de son sous-traitant d’Aulnay et l’a délibérément étranglé financièrement avec la complicité du groupe CLN, propriétaire de MA France. Mais il n’est pas question pour la justice ou pour l’État de demander des comptes au donneur d’ordre. Des centaines de travailleurs sont mis brutalement au chômage sans aucune garantie pour leur avenir, sans même un plan social pour amortir un tant soit peu la perte de leur emploi.
Côté gouvernemental, les travailleurs ont droit à des sourires gênés et à des paroles faussement compatissantes. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a indiqué que le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, suit personnellement le dossier. Il faut dire qu’entre les fanfaronnades de Macron sur la réindustrialisation du pays et la valse des milliards de cadeaux annoncés pour les actionnaires, en particulier ceux de l’automobile, la liquidation brutale de MA France assombrit le décor.
Les travailleurs de l’usine, en grève totale depuis un mois, ont bien compris qu’il fallait se battre pied à pied face aux mensonges et aux manœuvres de leurs patrons, qui comptaient les faire travailler jusqu’au bout tandis que les actionnaires avaient programmé depuis longtemps de se débarrasser d’eux. Dès la nouvelle connue de la liquidation judiciaire, ils sont partis en manifestation au tribunal judiciaire de Bobigny pour interpeller le procureur de la république afin qu’il fasse appel de la décision du juge.
Dans un premier temps, le procureur a fait dire qu’il n’était pas là et qu’il suffisait de lui envoyer un mail pour qu’il réponde dans les quinze jours. Les travailleurs de MA France ayant marqué leur détermination à rester devant l’entrée du tribunal en faisant le maximum de bruit, miraculeusement, le procureur est apparu et a reçu une délégation, sans rien promettre d’autre que d’étudier le dossier.
Nombre de travailleurs, dont plusieurs ont ressorti les badges « On se battra comme des lions » du temps de la fermeture de PSA Aulnay, ne comptaient pas en rester là. Jeudi 16 mai à 11 heures, ils s’étaient donné rendez-vous devant le ministère de l’Économie pour interpeller le ministre Bruno Le Maire.