- Accueil
- Lutte ouvrière n°2951
- Europe des polices : la justice française au service d’Orban ?
Leur société
Europe des polices : la justice française au service d’Orban ?
Depuis la mi-novembre, un militant d’extrême gauche d’origine albanaise, Rexhino Abazaj, dit Gino, est enfermé à la prison de Fresnes. Il a été arrêté par la police antiterroriste française sur la base d’un mandat d’arrêt européen délivré par la police hongroise.
En février 2023, à Budapest, ce militant avait participé à une manifestation contre le rassemblement annuel de néonazis venus de toute l’Europe célébrer l’armée du Troisième Reich. Comme une vingtaine d’autres manifestants de diverses nationalités, Gino est accusé par la justice hongroise de coups et blessures dirigés contre des skinheads. Ce jour-là, les autorités hongroises avaient toléré l’étalage de croix gammées et d’uniformes nazis et les violences commises par les nostalgiques d’Hitler dans la capitale hongroise. En revanche, elles se sont acharnées à poursuivre les opposants au rassemblement néonazi. Ainsi, Ilaria Salis, ressortissante italienne arrêtée avant de quitter Budapest, a passé un an dans une prison hongroise, accusée de violences, avant d’être assignée à résidence. Elle a été libérée grâce à son élection au Parlement européen en juin dernier sur la liste de l’Alliance des Verts et de la gauche en Italie.
« J’ai subi les vingt-trois heures par jour en cellule, sans garantie de pouvoir se laver, faute de produits hygiéniques, ni de pouvoir manger. J’ai dû attendre plus de six mois juste pour parler au téléphone ou recevoir une lettre de ma famille », a témoigné Ilaria Salis au journal L’Humanité.
Une audience devait se tenir à la cour d’appel de Paris le 12 février pour trancher la question de l’extradition de Gino vers la Hongrie. Elle a été reportée au 12 mars à la demande de la défense et du parquet. Ce militant, poursuivi pour ses convictions politiques, ne doit pas être extradé et les poursuites, en France, doivent être abandonnées.