États-Unis : le président a décrété29/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2948-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : le président a décrété

Immédiatement après son intronisation, le nouveau président, Trump, s’est mis en scène devant les caméras en signant des dizaines de décrets.

Certains de ces décrets ont été immédiatement contestés en justice et il n’est pas certain qu’ils s’appliqueront. C’est ainsi que quelques heures après avoir prêté serment de défendre la Constitution américaine, Trump a décidé qu’il ne suffirait plus d’être né aux États-Unis pour en avoir la citoyenneté. C’est contraire à la constitution depuis un siècle et demi, mais évidemment la démagogie anti-immigrés de Trump ne reconnaît aucune limite légale.

En revanche, aucun décret présidentiel n’augmente le salaire minimum fédéral, qui est bloqué à sept euros de l’heure depuis quinze ans : sur ce terrain, Obama, Trump et Biden ont eu la même politique antiouvrière. Au contraire certains décrets prévoient de diminuer les impôts des entreprises et de combler ce trou dans les finances publiques en supprimant des dépenses d’assurance-maladie.

Trump a signé un décret promettant de s’attaquer immédiatement « aux prix trop élevés et à la crise du pouvoir d’achat ». Le décret dénonce les prix de l’alimentation, des voitures, des logements, du carburant, et ceux des soins médicaux qui les mettent hors de portée des « familles travaillant dur », toutes choses dont le seul responsable serait Joe Biden. Quant à combattre cette réalité, le nouveau président ordonne tout simplement à son administration de faire baisser les prix. Ce qui est évidemment parler pour ne rien dire.

Le même décret ordonne aussi d’accroître la « prospérité des travailleurs américains ». Comment ? En « créant des opportunités pour les travailleurs, y compris en tirant les découragés vers le marché du travail ». Cela laisse prévoir une guerre aux chômeurs accusés d’être responsables de leur situation.

Dans le même temps, les ministres choisis par Trump sont confirmés les uns après les autres par le Sénat. Parmi eux Scott Bessent, nommé secrétaire d’État au Trésor, c’est-à-dire ministre des Finances, est un multimillionnaire ayant fait carrière dans la spéculation à Wall Street. Il a bénéficié de la confiance non seulement des sénateurs républicains du parti de Trump, mais aussi d’une partie de leurs collègues démocrates. Il devrait être rejoint au gouvernement par le nouveau secrétaire d’État au commerce, Howard Lutnick. En vue de son audition par le Sénat, ce capitaliste a dû reconnaître qu’il avait occupé, durant sa longue carrière à Wall Street, des postes de direction au sein de 800 firmes.

Ce n’est pas du côté du Parti démocrate, dont la politique pro- capitaliste a écœuré suffisamment d’électeurs ouvriers pour permettre la victoire de Trump, que les travailleurs trouveront des alliés. Mieux vaut se fier à leurs propres forces, à l’image de ces salariés d’un supermarché de Philadelphie, propriété d’Amazon, qui viennent d’imposer la reconnaissance de leur syndicat à Jeff Bezos.

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