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- Lutte ouvrière n°2949
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Dans le monde
États-Unis : le président contre les travailleurs
En promettant d’envoyer sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, jusqu’à 30 000 migrants en situation irrégulière, en multipliant les critères de détention des sans-papiers, Trump mène tambour battant une campagne contre les immigrés.
Le Républicain qui promettait de « renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent » a rapidement organisé quelques opérations de rafles qui ont mobilisé police et agences fédérales, sous l’œil des caméras et avec diffusion en direct sur les réseaux pro-Trump.
Avec moins de gesticulations, le président Démocrate Obama avait expulsé, entre 2008 et 2012, hors des États-Unis et chaque jour, bien plus de travailleurs immigrés que Trump durant son premier mandat. Mais Trump vise bien plus ouvertement à diviser la classe ouvrière, dans ce pays où environ 45 millions d’habitants sont nés à l’étranger, dont près de la moitié n’ont pas la nationalité américaine et un quart n’ont pas de papiers. Dans les quartiers où ils vivent, les rues se vident et des familles n’osent plus envoyer leurs enfants à l’école de peur d’être séparés en cas d’expulsion,.
Trump accuse régulièrement les travailleurs immigrés d’être des criminels, des meurtriers, des trafiquants de drogue et de manger les animaux domestiques… Il fait diversion, pour dédouaner le grand patronat pourtant responsable des licenciements et des bas salaires laminés par l’inflation. Il veut aussi flatter la partie de la classe ouvrière qui a voté pour lui, en affirmant la protéger… contre l’autre partie. Il installe parmi les travailleurs une division, en en désignant une fraction comme l’ennemie de l’autre.
Avec son sens de classe, Trump ne s’en prend évidemment pas à tous les étrangers. Le Français Bernard Arnault et ses 200 milliards de dollars étaient invités à la cérémonie d’investiture du président américain. Entre milliardaires, pas de frontières…
Les immigrés ne sont pas les seuls travailleurs dans le collimateur de Trump. Avec son compère Musk, il veut pousser un nombre significatif de fonctionnaires à la démission. Il s’agit certes de mettre au pas les hauts fonctionnaires qui penchent du côté des démocrates et qui pourraient ne pas appliquer avec zèle les ordres de la nouvelle administration. Mais l’objectif est aussi de faire des économies sur le budget de fonctionnement de l’État fédéral en poussant des employés vers la porte, par centaines de milliers si possible. Renvoyer tous les salariés et n’en réembaucher qu’une partie à des conditions salariales inférieures est une pratique des grandes entreprises américaines, que les milliardaires au pouvoir à Washington veulent appliquer à une partie de l’État.
Musk proclame qu’ainsi il économisera 1 000 milliards de dollars par an. Chiffre fantaisiste, qui toutefois se trouve être du même ordre que celui que l’État dépense pour son armée. Mais pour le président il n’est pas question de couper dans les moyens militaires de l’impérialisme américain.