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Dans le monde
États-Unis : des dévastations pas seulement naturelles
Deux ouragans meurtriers ont dévasté coup sur coup le sud-est des États-Unis. Si les causes de ces catastrophes sont en partie naturelles, leurs conséquences désastreuses ont été aggravées par l’organisation sociale, qui entrave toute réponse collective pouvant protéger efficacement la population.
Fin septembre, l’ouragan Hélène a fait plus de 200 morts et autant de disparus. Puis, début octobre, l’ouragan Milton a fait trois morts au Mexique avant de traverser d’ouest en est la Floride, déjà très éprouvée, en tuant plus d’une vingtaine d’habitants.
Le réchauffement climatique, à mettre au compte du capitalisme, augmente la fréquence et l’intensité de ces phénomènes. Il y a eu depuis 2017 autant de ces tempêtes de catégorie 4 ou 5 que durant les 57 années précédentes.
Les autorités ont certes prévenu ceux qui avaient le malheur d’être sur la trajectoire de ces ouragans. « Partez immédiatement sinon vous mourrez », a lancé le maire de Tampa quelques heures avant la catastrophe, laissant les habitants se débrouiller individuellement. Mais quels moyens de transport étaient prévus pour ceux qui n’ont pas de voiture et ne peuvent pas ordinairement se déplacer, pour les plus pauvres ? Aucun, dans ce pays où des sommes colossales sont pourtant englouties dans une armée pourvue de tous types de véhicules terrestres, aériens et amphibies.
Dans les quartiers pauvres dévastés de Caroline du Nord, qui comptent le plus grand nombre de morts, les survivants se demandent à présent pourquoi les services de secours sont tellement sous-dimensionnés et pourquoi l’aide tarde à arriver. Les autorités locales ou fédérales ne vont certainement pas avouer que leurs moyens sont insuffisants car l’argent public alimente constamment les fortunes des capitalistes sous de multiples formes. Elles donnent ainsi la possibilité à la campagne de Trump d’exploiter politiquement cette catastrophe en accusant mensongèrement les démocrates de choyer les immigrés sans papiers au détriment des Américains sinistrés.
Certains patrons ont fait prendre tous les risques à leurs employés pour produire jusqu’à la dernière minute. Ainsi le 27 septembre, lorsque les ouvriers d’une usine de plastique du Tennessee ont vu l’eau monter sur le parking où étaient garées leurs voitures, ils ont demandé à pouvoir partir avant qu’il ne soit trop tard. Lorsque la direction – qui en premier lieu n’aurait jamais dû les obliger à venir travailler alors que les alertes météo retentissaient partout – a enfin accepté d’interrompre le travail, leurs voitures étaient déjà emportées par l’inondation. Six travailleurs sont morts noyés parce que leur patron a fait passer sa production et ses bénéfices avant tout.
Dans ce pays, berceau des technologies les plus avancées au monde, le capitalisme handicape si profondément la société qu’elle s’avère incapable de s’organiser et de se protéger face à la nature.