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Leur société
Enfants en danger : oubliés par Bayrou, utilisés par Macron
Les associations d’aide à l’enfance ont remarqué que le gouvernement Bayrou ne compte ni ministre, ni même secrétaire d’État dédié à cette question.
Macron lui-même a réparé la bévue et promet la création d’un haut- commissariat à l’enfance dès le mois de janvier. Car, dit-il,« la protection de l’enfance est au cœur de (son) engagement et le restera dans les trente mois qui viennent ».
Chaque nuit, cet hiver, 2 000 enfants dorment dans la rue dont plusieurs centaines de moins de trois ans. Ce n’est pas nouveau et, en janvier 2022, le secrétaire d’État au Logement avait promis une rallonge de 120 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence des familles avec de jeunes enfants. Rien n’est jamais arrivé. Le même avait promis à l’automne de la même année « zéro enfant à la rue » pour l’hiver. On voit ce qu’il en est.
En revanche, les divers gouvernements du président Macron ont baissé les APL, diminué les crédits pour l’aide au logement populaire, promulgué une loi antisquat, diminué le nombre de places en hébergement d’urgence, c’est-à-dire, en fin de compte, poussé à la rue des familles entières.
L’aide sociale à l’enfance (ASE), qui concerne 200 000 jeunes, est du ressort des départements. Les besoins augmentent en même temps que la misère mais les gouvernements diminuent les dotations aux départements, qui doivent faire plus avec moins. La situation de l’ASE est catastrophique au point que, en permanence, 3 000 décisions de placement d’enfants en danger dans des foyers ou des familles d’accueil ne peuvent être exécutées faute de moyens. Des scandales d’enfants placés exploités, voire torturés ont été mis sur la place publique cette année. Ils ont été rendus possibles par le manque de moyens de contrôle, c’est-à-dire le manque de moyens tout court des services d’aide à l’enfance. Les associations remarquent que les jeunes, une fois sortis du système, sont livrés à eux-mêmes et parfois tellement déboussolés que des milliers sont réduits à la prostitution. Il n’y a évidemment ni crédits, ni éducateurs, ni hébergements en nombre suffisant pour leur venir en aide.
Dans une société toujours plus féroce, les coups tombent sur les plus faibles, et donc sur les enfants. Bayrou, qui continuera la politique de ses prédécesseurs dans ce domaine comme dans les autres, les a oubliés dans son savant dosage de postes et d’intitulés ministériels. Pour Macron, président et larbin des riches, spécialiste des coupes dans les budgets utiles à la population, c’est seulement l’occasion de savonner un peu la planche pour son Premier ministre.