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Leur société
Énergie : le racket continue
Durant les législatives, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait promis une baisse de 10 à 15 % du prix de l’électricité au 1er février 2025. En septembre, la Commission de régulation de l’énergie garantissait « au moins 10 % » de moins sur les factures… des promesses qui continuent de fondre comme neige au soleil.
Le gouvernement Attal avait déjà profité du recul partiel des prix de l’électricité pour faire remonter à 21 euros par MWh l’accise sur l’électricité (ex-TCFE), une taxe qui pèse sur tous les consommateurs, au tarif réglementé ou non, ramenée à 1 euro à l’époque du « bouclier tarifaire ». Le projet initial était de la ramener à 32,4 euros en février 2025, son niveau d’avant la crise énergétique. Le gouvernement envisage désormais de la multiplier par près de deux et demi en la fixant à 50 euros/MWh, un montant 50 % plus élevé qu’avant la mise en place du prétendu bouclier tarifaire !
Anticipant un futur recul des prix du marché de l’électricité, le ministère de l’Économie assure que 80 % des ménages – au tarif réglementé ou dont le contrat est indexé sur celui-ci – bénéficieraient, malgré la hausse de la taxe, d’une baisse de 9 % de leur facture en février… à moins, bien sûr, qu’il ne change à nouveau d’avis d’ici là. L’addition s’annonce plus salée pour ceux qui ne sont pas soumis au tarif réglementé : d’après l’UFC-Que choisir, un ménage ayant récemment souscrit un contrat à prix fixe de deux ans verrait sa facture annuelle grimper de 14 % !
Comme si ce racket ne suffisait pas, la TVA réduite pour l’installation de chaudières au gaz serait aussi remise en cause, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, ayant eu le culot d’ajouter qu’il faudrait augmenter la taxe sur le gaz autant que celle sur l’électricité au nom de la lutte contre les énergies fossiles. Elle a été démentie par le ministre des Finances, mais l’idée est bien dans l’air…
Les mesures sur l’électricité rapporteraient 3 milliards d’euros à l’État, auxquels s’ajouterait une ponction de 2 milliards sur les comptes d’EDF, via un versement de dividendes à l’État-actionnaire. Les industriels gros consommateurs d’énergie, qui bénéficient de réductions de taxe, voire en sont totalement exonérés, n’ont, quant à eux, rien à craindre. Ce sont les artisans, petits commerçants et surtout les particuliers, qui paieront le prix fort, n’ayant aucun moyen de faire baisser leur facture. Et cela pèsera lourdement sur le budget des classes populaires, qui consacrent une part plus grande de leur budget aux dépenses d’énergie.