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Leur société
Emploi des handicapés : Macron papote, Barnier rabote
Une fois éteintes les lumières des Jeux paralympiques, c’est le retour à la réalité brutale pour les personnes en situation de handicap.
Au milieu des flonflons, Macron n’était pourtant pas avare de grands mots sur les progrès de l’accessibilité, sous tous ses aspects, à ces 12 millions de personnes. Quand la bise fut venue, son Premier ministre, en mal de millions pour éponger la dette, a projeté de s’en prendre à leur insertion professionnelle.
Il est en effet question, dans les pistes d’économies budgétaires, de récupérer un cinquième des sommes versées au fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, que gère l’association d’aide à l’emploi de ces personnes, l’Agefiph. Le fonds est alimenté par les pénalités versées par les entreprises de 20 salariés ou plus qui ne répondent pas à l’obligation légale d’employer au moins 6 % de salariés handicapés. Ces pénalités se montent chaque année à environ 550 millions d’euros. En principe, les fonds dédiés doivent servir à financer des formations, des accompagnements, des adaptations de postes de travail, tous dispositifs loin d’être suffisants au demeurant.
Ainsi, après les vibrantes promesses lors des JO, après avoir déclaré la santé mentale grande cause nationale, Macron et Barnier font pire que revenir à l’anormal. Premier geste significatif, l’oubli de nommer un ministre chargé de cette partie de la population, oubli réparé quelque temps plus tard face à la vague d’indignation qu’il avait suscitée, par la nomination de Charlotte Parmentier- Lecocq, précédemment membre d’un groupe parlementaire dédié… aux équidés.
À présent, Barnier envisage de ponctionner sans vergogne le fonds géré par l’Agefiph, alors que celui-ci est prévu pour aider les handicapés à trouver un emploi compatible avec leur état de santé. Non seulement l’accès au minimum – un emploi – est un parcours du combattant pour les handicapés, mais les infimes amendes versées par les patrons ne leur reviendraient même pas en totalité ! En butte aux difficultés d’accès aux bâtiments, à l’école, aux soins, à l’accompagnement, les personnes handicapées doivent pouvoir accéder à l’autonomie financière par le biais d’un emploi. Pourtant, alors que les deux tiers des 15-24 ans sont en activité, 45 % seulement des handicapés ont un emploi, leur taux de chômage, en particulier de longue durée, est double de celui des valides.
L’idée de s’en prendre à l’un de leurs budgets dédiés est scandaleuse.