D’un montant total de 12 000 euros brut, la prime a été créée pour inciter, entre autres, les enseignants à rester cinq ans dans le département.

Au début, le gouvernement avait prévu de la verser en une seule fois, à l’issue des cinq ans, mais il s’est résigné à la fractionner pour faire semblant de répondre aux problèmes de salaires des employés de l’Éducation nationale. Il a, par ailleurs, intégré de nombreux salariés d’abord exclus de ce dispositif, comme les AESH (les accompagnants des élèves en situation de handicap) ou les AED (les surveillants).

Dans un même lycée, les enseignants qui n’ont que des BTS ou des classes préparatoires ne la touchent pas. Et bien sûr, le personnel de ménage, qui dépend de la Région, n’est pas concerné, alors qu’il travaille avec le même public et dans des conditions bien difficiles.

De plus, si le salarié est malade quatre mois, l’échéance est repoussée d’autant, mais s’il a le malheur d’être en longue maladie six mois, qu’il accompagne un proche malade, qu’il bénéficie d’un congé parental de six mois ou d’un congé formation, le processus est interrompu et il doit travailler de nouveau cinq ans pour espérer toucher cette fameuse prime, même s’il exerce depuis trente ans en Seine-Saint-Denis. Et s’il part avant ces cinq années, le salarié devra rembourser une partie de la prime !

Une seule exception est faite pour le salarié qui obtient enfin un départ en retraite avant 2025. L’État lui fera cadeau du montant qu’il aurait dû rembourser. Cette dernière « générosité » masque mal la radinerie qui transpire de tout ce dispositif.