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Leur société
Éducation nationale : le compte n’y est pas
Mardi 10 septembre, trois syndicats de l’Éducation nationale ont lancé un appel à la grève contre la réforme du gouvernement Attal. Au- delà de l’appel national, des syndicats de Seine-Saint-Denis se mobilisent aussi.
D’après le SNES, il manque des enseignants dans plus de la moitié des collèges et des lycées du pays. En fait, les postes ouverts au concours n’ont pas été tous pourvus, faute de candidats. Peu de jeunes sont attirés par le métier d’enseignant, où les salaires sont trop bas et les conditions de travail difficiles. Et il n’est pas étonnant que les postes, en mathématiques par exemple, ne trouvent pas preneurs : les diplômés cherchent à s’employer ailleurs.
Dans les établissements scolaires, ce sont aussi les postes d’infirmières et d’assistantes sociales qui demeurent vacants. Dans nombre de lycées populaires, cela aggrave les difficultés des élèves dont les parents peinent à faire des démarches pour obtenir des bourses ou un logement. De plus en plus de jeunes sont dans des familles qui dorment à l’hôtel sans qu’aucune aide leur soit accordée, et bien sûr, parmi eux, plusieurs ne bénéficient d’aucuns soins et ne sont pas pris en charge par la médecine scolaire.
C’est encore plus vrai des élèves en situation de handicap. Les assistants AESH sont trop peu nombreux, ce qui crée des situations inextricables pour les élèves, les parents et les enseignants. En maternelle ou dans le primaire, il n’est pas rare qu’une classe compte deux ou trois élèves autistes ou avec un retard mental. Parfois, une seule classe compte six élèves handicapés. Pour autant, on demandera à l’AESH de s’occuper de deux enfants en même temps. Et dans nombre de classes, les élèves handicapés ne sont même pas pris en charge. À tout cela s’ajoute la dégradation continue des locaux, qui ne sont pas ou peu entretenus, les salles trop chaudes l’été et trop froides l’hiver, le parc informatique obsolète, les fuites d’eau…
Alors, les raisons d’être mécontents ne manquent pas.