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- Lutte ouvrière n°2914
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Leur société
Économies budgétaires : les pensions, une nouvelle cible…
Une nouvelle source d’économies est discutée par un certain nombre d’économistes, d’hommes politiques, même si c’est à mots couverts en ce qui concerne les membres du gouvernement, élections obligent. Il s’agit de la désindexation ou de la sous-indexation des pensions de retraite sur la hausse des prix.
Il n’existe déjà rien d’automatique dans la revalorisation des pensions des retraités en fonction de l’inflation. Le réajustement des revenus des retraités a connu au fil des années de multiples variantes, d’abord en fonction de l’évolution prévisible du salaire net puis en fonction de l’indice des prix à la consommation, hors tabac. Chaque année, le 1er janvier, pensions et allocations pour les personnes âgées ont droit un petit coup de pouce, d’un montant variable et parfois nul : cela a été le cas en 2016, ou en 2014 où seuls les plus démunis ont eu droit à un versement de 40 euros.
C’est un outil bien utile pour un gouvernement à la recherche d’économies se chiffrant en milliards. Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics, l’a évoqué au début de l’année 2024 en rappelant qu’il manquait 10 milliards d’euros dans le budget 2024 et que la revalorisation des retraites pour la même année allait coûter 14 milliards. Et il a ajouté : « On aura ce débat, je crois, pour le budget 2025 », pour lequel il prévoit un déficit de 20 milliards d’euros...
Des économistes ont publié, le 15 avril, une tribune dans le journal Le Monde agitant à leur tour la perspective d’un découplement des retraites de l’inflation, ou de la suppression de l’abattement de 10 % dont bénéficient les retraités imposables, pour économiser quelques milliards d’euros par an. Ce serait pour ces âmes bien intentionnées une mesure « courageuse […] et de justice sociale » car, selon eux, les retraités sont mieux lotis que les plus jeunes et la justice consiste, si l’on comprend bien, à ce que tout le monde soit aussi mal loti.
On doit s’attendre à d’autres analyses du même genre, prouvant simplement que le gouvernement est prêt à réduire à la portion congrue les jeunes comme les anciens, comme tous ceux qui n’appartiennent pas à une classe sociale où la pension de vieillesse s’appelle une « retraite chapeau ».