Écoles de Vaulx-en-Velin : grève pour plus de moyens26/11/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/11/P14-2_Manifestation_Ecoles_de_Vaulx-en-Velin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Écoles de Vaulx-en-Velin : grève pour plus de moyens

Mardi 18 novembre, dans l’agglomération de Lyon, les AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) et les enseignants des établissements scolaires de Vaulx-en-Velin étaient en grève.

Illustration - grève pour plus de moyens

Il s’agissait de dénoncer les conditions d’accueil des enfants ayant des besoins éducatifs particuliers.

Réunis le matin en assemblée générale, ils étaient plus de 200 à manifester dans les rues de la commune, des bureaux de l’inspecteur de l’Éducation nationale à la mairie.

La MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) a reconnu qu’un enfant qui a besoin d’une place en IME (Institut médico-éducatif) reste plus de cinq ans sur les listes d’attente. Il est donc orienté vers les écoles disposant d’une classe ULIS (unité localisée pour l’inclusion scolaire), bien qu’elles ne bénéficient ni du même encadrement, ni de locaux adaptés, ce qui réduit les conditions d’accueil et les chances de progression de l’enfant. Mais là aussi, faute de place, il doit intégrer une classe ordinaire accompagné d’un AESH… sauf qu’il manque aussi de nombreux postes d’AESH.

Beaucoup de parents se sentent trahis, car il y a un décalage entre les notifications qu’ils ont obtenues après de longues démarches et l’aide dérisoire que reçoivent finalement leurs enfants.

Lorsque des AESH sont absents, c’est encore pire car rien n’est prévu par l’Éducation nationale pour les remplacer : dans les écoles, les équipes s’organisent au jour le jour pour prendre en charge en priorité les élèves qui pourraient blesser les autres ou se mettre eux-mêmes en danger. Une AESH décrit cette désorganisation : « J’arrive le matin sans savoir dans quelle classe je vais aller, et à quelle sauce je vais être mangée. » Et des élèves présentant des handicaps aussi lourds qu’une surdité complète peuvent passer des journées entières sans accompagnement.

En classe, les conditions de travail deviennent insoutenables. Des enseignants mettent en cause les injonctions contradictoires de leur hiérarchie : « On nous dit qu’il faut accueillir les élèves en situation de handicap à n’importe quel prix, mais sans aucun moyen : on est obligé de faire ce qui est impossible. » D’autres évoquent les violences quotidiennes : coups, tirages de cheveux…

La mobilisation pour dénoncer cette situation a été largement suivie : dans les écoles primaires de Vaulx-en-Velin, les grévistes étaient majoritaires et onze écoles étaient entièrement fermées. Ils exigent une hausse des salaires des AESH, la création d’un pôle de remplacement, et des embauches immédiates afin que tous les élèves notifiés par la MDPH soient accompagnés dès la rentrée du 5 janvier.

Dans d’autres communes, des mobilisations similaires sont organisées contre le manque d’AESH auprès des élèves en situation de handicap. La journée de grève dans les établissements scolaires de Vaulx-en-Velin pourrait être une étape vers un mouvement plus large, car la politique d’austérité du gouvernement produit partout les mêmes effets dévastateurs.

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