Le gouvernement en a fait toute une affaire, comme si ce député avait commis un véritable délit. En revanche, on se souviendra que le drapeau ukrainien a été partout brandi, et même la Tour Eiffel a été illuminée l’an dernier aux couleurs de ce drapeau. Ce qui est reproché à Deloglu est donc de s’attaquer à la politique d’un État allié de l’impérialisme français. Cela survient après une série de poursuites judiciaires contre des militants dénonçant le massacre des Palestiniens par l’État israélien, et la complicité des impérialismes américain et français.

Le geste et les propos de Deloglu n’ont pourtant rien de radical. Après huit mois de massacre à Gaza, il dénonce à juste titre ce crime, mais en faisant appel au « droit international » pour y mettre fin. Dire qu’il faut s’en remettre à une négociation en haut lieu et à l’ONU, revient à dire que l’avenir des peuples de la région doit continuer à dépendre de leurs bourreaux. Même la reconnaissance d’un État palestinien, étriqué et morcelé, au bon vouloir des États voisins et de l’impérialisme, ne mettrait pas fin au calvaire de ses habitants.

Mettre fin à la colonisation israélienne, à l’enfermement des peuples, nécessiterait une révolte commune des travailleurs palestiniens et israéliens. Ils auront alors à lutter contre leurs propres dirigeants nationalistes, et bien sûr aussi contre la domination impérialiste des États-Unis et de leurs alliés dont la France.

Les travailleurs et les populations de la région ne pourront vivre en paix qu’en constituant, contre l’impérialisme, une fédération socialiste des peuples du Moyen-Orient, avec pour drapeau le drapeau rouge.