Dette de l’État : à la bourgeoisie de payer !02/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2931-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Dette de l’État : à la bourgeoisie de payer !

Le ministre du Budget a annoncé le 25 septembre que le déficit allait dépasser 6 % du PIB, contre les 5,1 % attendus. La dette publique, elle, atteignait 3 228,4 milliards à la fin du deuxième trimestre, soit 112 % du PIB, selon les chiffres publiés le 27 septembre par l’Insee.

Dans ces conditions, l’État, qui emprunte en permanence de l’argent sur les marchés financiers, se voit imposer des taux d’intérêt toujours plus élevés. Certains taux dépassent désormais ceux exigés de l’Espagne ou de la Grèce. Car une partie des capitalistes s’enrichissent de la dette des États, et leur appliquent des taux d’intérêt différents en fonction de la confiance qu’ils placent dans leur capacité à faire rembourser la dette par leur population. La confiance vis-à-vis de l’État français est donc en baisse.

Le gouvernement compte bien regagner cette confiance, en faisant durement payer la population. S’il s’est engagé à ne pas augmenter les impôts de ceux qui travaillent, Barnier veut en priorité diminuer les dépenses, et en particulier celles qui sont les plus utiles aux milieux populaires : il s’agit de la protection sociale, des dépenses de santé, d’éducation, de transports, de l’entretien des routes et autres infrastructures. Cela passera par des suppressions d’emplois dans tous ces domaines.

Pourtant, ce sont les cadeaux fiscaux faits aux bourgeois ces dernières années qui ont fait diminuer les recettes de l’État : l’impôt sur la fortune (ISF) a été transformé en impôt sur la fortune immobilière (IFI), excluant de cet impôt tous les placements financiers ; l’impôt sur les sociétés a été diminué de 33,3 à 25 % ; la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises a été diminuée, et devrait disparaître d’ici à 2027. Il s’agit de plusieurs dizaines de milliards d’euros de baisses d’impôts pour les entreprises, en particulier pour les plus grosses.

Et c’est aussi à la bourgeoisie qu’a profité l’explosion des dépenses de l’État, notamment à l’époque du Covid avec la politique du « quoi qu’il en coûte », lorsque l’État a financé une part importante des salaires des travailleurs confinés, en particulier ceux des plus grosses entreprises qui avaient largement de quoi payer elles-mêmes. C’est aussi les capitalistes qui ont profité des multiples aides, CICE et crédit impôt recherche en particulier, qui se comptent par centaines de milliards chaque année.

Alors, pour faire passer la pilule de l’austérité, Michel Barnier fera peut-être payer une petite obole aux grandes entreprises. Il envisage un prélèvement exceptionnel sur les grands groupes, une taxe sur les rachats d’actions. Mais c’est l’ensemble de la dette que la bourgeoisie devrait rembourser, car ce sont ses coffres qu’elle a remplis.

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