En 2023, ces dépenses se montaient à 2 443 milliards de dollars. C’est la plus grosse progression depuis 2009, avec des dépenses particulièrement importantes en Europe, en Asie, en Océanie et au Moyen-Orient. Le Sipri a identifié 56 zones de conflits armés dans le monde dont, bien sûr, la guerre en Ukraine et celle de Gaza, mais allant bien au-delà.

Le champion toutes catégories reste, et de loin, les États-Unis avec 913 milliards de dollars de dépenses. Il est le principal fournisseur de l’OTAN, qui a englouti 1 341 milliards de dollars en 2023. À eux seuls, les États-Unis représentent 40 % de toutes les dépenses militaires de la planète. En ce sens, et grâce à cela, ils en restent le gendarme armé, qui veut faire régner sa loi et son ordre. Quant à la France, elle se contente, derrière les États- Unis, d’être le deuxième plus gros exportateur d’engins de mort. Ce record devrait ravir tous les champions de l’industrie française, de l’extrême droite à la gauche de la gauche. Les capitalistes français et leur État sont incapables de produire des médicaments pour soigner la population, incapables de fournir les logements nécessaires, comme tout ce qui est vital et utile aux milieux populaires. Alors si, pour les engins de mort, la France est sur le podium, il n’y a pas de quoi en être fier.

La guerre semée par les pays impérialistes ravage déjà bien des pays pauvres. Au Soudan, là où la population meurt de faim, les dépenses militaires ont augmenté en un an de 79 %. Et en République démocratique du Congo, enfoncée dans des guerres internes pilotées par les grands trusts avec une population au bord du gouffre, les dépenses militaires ont progressé en un an de 105 % .

Outre les conflits armés qui ravagent tous les continents, une préparation à la guerre est en cours dans les esprits, menée dans tous les grands États par le personnel politique et les médias. Elle vise à embrigader d’avance les populations, alors que celles-ci n’ont aucun intérêt à une guerre qui les transformerait en chair à canon, pour peu que les dirigeants du monde capitaliste y voient un intérêt.

Comme le disait Anatole France au sortir de la Première Guerre mondiale :« On croit mourir pour la patrie on meurt pour des industriels et les banquiers. » Cette guerre qui devient une menace concrète serait celle des ennemis mortels des populations et de la classe ouvrière du monde.