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- Lutte ouvrière n°2917
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Dans les entreprises
Dassault – Argenteuil : hausse de la production… en attente
Lors du Salon de l’armement de Satory, Macron avait demandé aux industriels de la Défense de faire un effort particulier dans le cadre de l’économie de guerre.
Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, n’a pas traîné pour répondre : « Il est attendu de nous qu’une priorité absolue soit donnée à la production du Rafale. […] Il est de notre devoir de respecter nos engagements et de tenir nos délais de livraison. »
Dans l’usine d’Argenteuil, vu le contexte, il semblerait cependant qu’il soit difficile à Trappier de tenir ses engagements. Déjà, il est prévu qu’elle déménage en septembre pour s’installer à Cergy, dans le Val-d’Oise. Un déménagement prévu depuis belle lurette et qui ressemble de plus en plus à l’Arlésienne, puisqu’il est à nouveau question de le différer, les travaux n’étant toujours pas terminés. Y aura-t-il suffisamment de bâtis d’assemblage permettant de construire plus de Rafale ? En tout cas, ce n’est pas dans l’usine actuelle, destinée à disparaître, que cela pourra se faire.
Augmenter les cadences pour produire plus ? Construire un Rafale ne demande pas les mêmes compétences que fabriquer un presse-purée et, pour l’instant, la direction de Dassault, qui n’embauche pas depuis des années, n’a pas sous la main le nombre de techniciens qualifiés nécessaires. Pour cela, elle a compté sur France Travail (donc aux frais de l’État) pour organiser des stages de formation en accéléré. Une formation tellement accélérée, d’ailleurs, qu’elle ne durera qu’un mois au lieu des six habituels.
Il reste alors à demander aux salariés d’effectuer des heures supplémentaires afin d’accroître la production. Actuellement, des sondages sont faits dans l’usine pour savoir combien d’entre eux seraient volontaires pour travailler 12 heures par jour… mais sans dire quand cela se ferait, ni dans quelles conditions et pour quelle rémunération. En somme, si le PDG de Dassault se déclare prêt à « défendre la France », il semblerait que l’intendance ne suive pas !
Comme tous les marchands d’armes, Dassault se frotte les mains dans l’attente des profits supplémentaires que leur offrent les perspectives guerrières dans la situation actuelle. Et tout ce beau monde d’appeler les travailleurs à relever leurs manches. Ces derniers n’ont rien à gagner à augmenter encore plus les bénéfices de ces profiteurs, ils n’ont que leur temps et leur santé à y perdre.