À l’initiative de cette action, on trouve l’Alliance du commerce qui regroupe les enseignes de l’habillement, parmi lesquelles les Galeries Lafayette, Le Printemps, Primark, Celio, H&M, la FCD, le syndicat de la grande distribution (Carrefour, Auchan, Leclerc), ou encore la Fevad pour les patrons des sites de commerce électronique.

Toutes ces enseignes se vantent aujourd’hui de promouvoir le développement durable, le respect des normes environnementales et les réglementations du travail en vigueur. Tout cela n’est qu’une mascarade. L’immense majorité des ces enseignes se fournissent elles-mêmes en Chine et profitent des mêmes conditions d’exploitation des salariés chinois que Shein.

Bien avant que Shein n’existe, ce sont ces mêmes enseignes qui, il y a plusieurs dizaines d’années, ont investi en Chine, recruté des fournisseurs et contribué ainsi à y développer une industrie textile et une production de masse largement exportée en direction des marchés occidentaux.

C’est d’ailleurs grâce à cette production à très bas coût, en Chine, au Bangladesh et dans bien d’autres pays, que les capitalistes du commerce international ont pu créer des réseaux de magasins géants et se livrer entre eux à une concurrence féroce, les plus forts rachetant les plus faibles.

Aujourd’hui, et depuis plus de dix ans, les disparitions de réseaux et les fermetures de magasins se multiplient. Les prétextes invoqués pour liquider ou retrustucturer des enseignes et supprimer massivement des emplois n’ont pas manqué : conjoncture économique défavorable, Covid, concurrence d’internet et des produits de seconde main. Le souci constant des patrons de la grande distribution est de préserver leurs propres intérêts… et leurs immenses fortunes avec ou sans le prétexte de la concurrence chinoise.