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Dans les entreprises
Crèches : à bout de souffle
La commission d’enquête parlementaire chargée de faire le point sur l’accueil des jeunes enfants en crèche vient de rendre son rapport, qui dénonce un système « à bout de souffle ».
Après six mois d’enquête, ce rapport, pourtant sous la direction d’une élue Renaissance, n’a pu que pointer « un cercle vicieux de la défaillance » : il manque au moins 10 000 places ; les enfants sont souvent trop nombreux pour un personnel qui finit par fuir des conditions de travail épuisantes et mal payées ; les parents sont rebutés par les conditions d’accueil, parfois inquiets pour la sécurité des enfants.
Dans sa conclusion, la rapporteure préconise l’augmentation du nombre de personnel encadrant, l’amélioration de la formation, autant de promesses qui, comme l’ont souligné les élus LFI participant à la commission, esquivent le problème du désengagement de l’État au profit du secteur privé.
Depuis le début des années 2000 ont fleuri des établissements privés, devenus de grands groupes, People&Baby, Babilou, etc. Les décisions de réduction de l’encadrement en crèche leur ont profité. Avec la complaisance des différents gouvernements, les groupes ont eu accès à toutes les subventions étatiques, à une aide à l’investissement, entre autres celui de la Banque publique BPI, comme le dénonce un contre-rapport rédigé par un député LFI, William Martinet. Ils ont multiplié les micro crèches de proximité, avec un objectif de rentabilité, négligeant la formation des salariées, aggravant les conditions de travail, sabrant dans les salaires : une auxiliaire de puériculture avec dix ans d’ancienneté gagnerait 12 % de moins dans le secteur privé que dans le public. Certains sont allés, comme le dénoncent des témoignages, jusqu’à lésiner sur les couches, sur les repas fournis aux enfants. Le secteur privé lucratif gère maintenant le quart des places en crèche.
Il n’y a rien d’étonnant à cette prolifération des officines lucratives : de la naissance à la retraite, des crèches aux Ehpad, l’important pour le gouvernement est de consacrer le moins possible de crédits aux services publics. Cela n’empêche pas Macron de pérorer sur le bien- être des anciens ou de préconiser, sans craindre le ridicule, un « réarmement démographique. »