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Leur société
Courrier des lecteurs : À Lille, tout pour les JO, la galère pour les travailleurs
Déjà en temps normal, les deux lignes de métro de la métropole lilloise sont saturées aux heures de pointe. Les Jeux Olympiques à Lille ont été une vraie épreuve... pour les usagers des transports en commun. Cela fait des années que le doublement de la longueur des rames de métro est programmé mais reporté sans cesse.
L’appel d’offres qu’Alstom a remporté en 2012 face à Siemens, à l’origine du développement du métro, n’a pas arrangé les choses. Depuis 2012, Alstom qui produit les rames et Ilevia (nom commercial de la filiale du géant Keolis qui gère les transports en commun) trouvent toujours de nouvelles raisons pour reporter l’augmentation de la capacité des transports. Cela fait des années qu’ils demandent sans cesse de nouveaux millions d’euros aux élus de la Métropole lilloise pour la mettre en œuvre... Les élus, à plat ventre devant ces trusts, acceptent que des rames, pourtant construites, dorment depuis des mois voire des années dans des entrepôts et que les usagers s’entassent dans les rames insuffisantes.
Avec les Jeux Olympiques, cela a été encore plus fou. Pour s’assurer de la pluie d’or avec les centaines de milliers de touristes venus pour les épreuves olympiques de hand-ball et de basket-ball, Ilevia a tout concentré sur la ligne du métro qui dessert le Grand Stade.
Par ailleurs, Ilevia a eu la « bonne » idée de fermer une partie des lignes de tramway venant de Roubaix et Tourcoing, pour réparation. Ces deux villes ouvrières n’étaient pas touchées par les Jeux Olympiques. Alors, pour Ilevia, les travailleurs pouvaient bien se satisfaire de bus de remplacement, allongeant considérablement le temps de trajet. Un problème s’est rajouté fin juin : de l’amiante avait été découvert dans les ateliers de maintenance des rames. L’atelier ne pouvait pas fonctionner à plein régime pour réparer les rames de métro dont le nombre a été de ce fait encore plus limité que d’habitude.
Pour « assurer la fête », Ilevia a trouvé une solution : elle a réduit la fréquence du métro de Roubaix et Tourcoing (jusqu’à 9 minutes d’intervalle), pour augmenter le nombre de rames et la fréquence sur l’autre ligne, celle desservant le Grand Stade avec une fréquence toutes les minutes et demi. Résultat : pour tous les travailleurs de Roubaix et Tourcoing, aux heures de prises de postes, cela a été la cohue, les bousculades et les tensions qui vont avec.
Et comme cela ne suffisait pas, la métropole a décidé en plein Jeux Olympiques d’augmenter les tarifs au 1er août pour une partie des tickets, augmentation qui restera effective... Comme il est dit sur leur site : « Nous modifions nos tarifs pour garantir un service de haute qualité ». Bande de… d’actionnaires de Keolis et d’Alstom !