Cour des comptes : menaces contre les arrêts maladie05/06/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/06/P7-2_arret_maladie_impossible_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C81%2C617%2C429_crop_detail.jpg

Leur société

Cour des comptes : menaces contre les arrêts maladie

Le rapport de la Cour des comptes remis le 29 mai propose de « réaliser des économies préventives » pour combler le trou de la sécu.

Illustration - menaces contre les arrêts maladie

Ces hauts fonctionnaires bien pensants évoquent, entre autres, la non-indemnisation par l’Assurance maladie des arrêts pour raison de santé de moins de huit jours, pour 470 millions d’euros d’économies ; l’augmentation de trois à sept jours du délai de carence en cas d’arrêt maladie, qui permettrait 945 millions d’euros d’économies ; ou encore la réduction à deux ans (au lieu de trois) de la durée maximale d’indemnisation, ce qui permettrait de dépenser 750 millions d’euros de moins aux dépens des travailleurs atteints d’un cancer ou d’une autre affection de longue durée. Toute honte bue, la Cour préconise aussi d’accentuer « la lutte contre la fraude aux arrêts de travail et le contrôle des prescriptions des médecins ».

Le gouvernement de Macron est parti en guerre sur ce terrain depuis des mois. Bruno Le Maire et Gabriel Attal ont multiplié les interventions à propos des arrêts maladie baptisés « de complaisance » et suggéré la non-indemnisation des cinq, six, voire sept premiers jours d’un arrêt pour raison de santé. Alors, si Le Maire s’est empressé de critiquer le rapport de la Cour des comptes, c’est principalement parce que ce dernier laisse planer l’idée d’une prise en charge des arrêts maladie inférieurs à huit jours par… les entreprises elles-mêmes ! Et pour lui, il n’en est pas question. Le gouvernement souhaiterait plutôt que la non-indemnisation des arrêts maladie et l’augmentation des délais de carence allègent les dépenses de l’Assurance maladie et du patronat, tout en décourageant un travailleur malade de s’arrêter.

Face à la polémique, la Cour s’est fendue d’un communiqué disant que son rapport avait été « mal compris ». Elle propose de soumettre d’ici fin juin d’autres pistes pour réduire les dépenses de la Sécurité sociale. Gouvernement et Cour des comptes jouent chacun leur rôle dans cette mauvaise comédie, mais regardent dans la même direction : s’en prendre aux conditions de vie et de travail de la population pour le plus grand profit du patronat.

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