Côte d’Ivoire : la campagne présidentielle a commencé02/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2931-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Côte d’Ivoire : la campagne présidentielle a commencé

Ci-dessous un extrait du mensuel de nos camarades de l’UATCI (UCI- Côte d’Ivoire).

Ceux qui veulent prendre le fauteuil d’Alasanne Ouattara, l’actuel président, se bousculent déjà au portillon pour la prochaine élection présidentielle prévue pour octobre 2025. On verra qui lui succédera : Gbagbo, Thiam ou un autre politicien ? À moins que Ouattara se succède à lui-même ? Ce qui est sûr, c’est que pour ceux qui ne vivent que de leur petit salaire de misère, ce sera du « bonnet blanc et blanc bonnet » car ce sont les intérêts de la classe minoritaire des exploiteurs qui continueront à être défendus par l’État, au détriment de ceux de la majorité de la population.

Soixante-quatre ans après l’indépendance, malgré les quelques changements qu’il y a eu au sommet de l’État, la Côte d’Ivoire des bourgeois se porte plutôt bien. Leurs affaires locales et internationales sont florissantes parce que l’économie et la politique de ce pays ont toujours été orientées en fonction de ce qui est bon pour leurs profits. L’intérêt des travailleurs et des pauvres n’entre pas en ligne de compte. La très grande majorité des travailleurs meurent aussi pauvres que quand ils sont nés, quand bien même ils ont travaillé toute leur vie. Leur travail n’a servi qu’à enrichir ceux qui les ont exploités.

Le temps de l’esclavage ancien est révolu mais pas celui de l’esclavage moderne qu’est le travail salarié. Il ne disparaîtra que quand les travailleurs auront renversé l’État de la bourgeoisie et auront mis fin à la domination de cette classe parasitaire sur l’ensemble de la société, c’est-à-dire en enlevant de leurs mains les richesses et les moyens de production pour les mettre au service de la grande majorité de la population.

Les gouvernements qui se succèdent depuis 64 ans continuent de nous prêcher, à nous les travailleurs, la patience pendant qu’ils laissent toute la liberté aux capitalistes pour s’enrichir sur notre dos en nous imposant des conditions de travail infernales ainsi que des salaires qui ne nous permettent pas de faire vivre nos familles. De plus en plus d’entre nous sont réduits à un travail de journalier à vie parce que c’est cette forme de travail précaire qui convient aux capitalistes dans la situation actuelle. Ils mettent les travailleurs en concurrence les uns contre les autres en les privant du droit d’avoir un revenu et un travail réguliers. Pendant ce temps leurs profits continuent de grossir.

Voilà pourquoi, lorsque les politiciens de tout bord prétendent, la main sur le cœur, œuvrer dans « l’intérêt des Ivoiriens », il n’y a pas plus grand mensonge ! Selon qu’on soit un exploiteur ou un exploité, on a des intérêts diamétralement opposés tout en étant du même pays. L’exploiteur, qu’il soit ivoirien ou d’une autre nationalité, s’enrichit du travail de l’ouvrier ou du petit paysan. C’est un vol légalisé et protégé par l’État. Cela n’empêche pas Ouattara de prétendre haut et fort qu’il veut « lutter contre la pauvreté » et œuvrer « pour l’amélioration du quotidien de tous les citoyens ». Pendant qu’il nous assène ces mensonges, son gouvernement fait la chasse aux pauvres en détruisant leurs étals, c’est-à-dire leurs moyens de survivre. Il détruit leurs quartiers avec une brutalité digne des brigands. Et puis il ose prétendre que c’est là « une exigence de développement des pays modernes », pour ne pas dire clairement l’exigence des intérêts bien compris de quelques capitalistes !

Alors, les travailleurs n’ont rien de bon à attendre des différents clans qui se disputent le pouvoir. Les seules améliorations qu’ils peuvent obtenir ne viendront que de leurs luttes collectives, c’est-à-dire par des grèves et des mobilisations de rue.

Mais nous devons savoir que ces améliorations, même gagnées de haute lutte, sont le plus souvent éphémères, car les exploiteurs vont tout faire pour récupérer d’une main ce qu’ils ont été contraints de céder de l’autre. Voilà pourquoi la seule perspective qui vaille pour les travailleurs, pour tous les exploités de la terre, c’est le renversement définitif de l’ordre bourgeois, par la révolution prolétarienne.

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