Contre Barnier, Macron et le patronat, pas d’autre choix que de lutter !25/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2930-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Editorial

Contre Barnier, Macron et le patronat, pas d’autre choix que de lutter !

Au terme de deux semaines de tractations, Barnier a fini par constituer un gouvernement. La majorité des ténors de la droite, prompts d’habitude à aller à la mangeoire, ont préféré rester à l’écart et ont envoyé leurs seconds couteaux prendre place dans ce Titanic.

On ne sait pas quelle peut être la durée de vie de ce gouvernement d’intérimaires, sans doute pas plus de neuf mois, le délai légal avant qu’une prochaine dissolution de l’Assemblée nationale soit possible, ni à quelle nouvelle foire d’empoigne il donnera lieu. Mais on sait quelle sera sa politique.

Pour garantir les profits des capitalistes dans cette période de crise, il s’attaquera aux travailleurs, et en particulier à sa fraction immigrée, ceux qui occupent les emplois les plus durs, les moins bien payés et qui sont les premiers à subir la précarité.

La désignation au ministère de l’Intérieur du LR Retailleau, catholique intégriste et favorable à un durcissement de la loi Immigration, est un gage donné au RN, sans lequel Barnier ne peut se maintenir.

Présentant ce que sera l’action de son gouvernement, Barnier a déclaré que sa priorité sera de redresser les finances publiques, évoquant sur un ton catastrophiste les 3 000 milliards de dette. Mais qui est responsable de cette dette ? Et ces milliards, qui en a bénéficié ?

Ce ne sont pas les travailleurs qui ont vu leur niveau de vie dégringoler ! Cela n’a pas non plus servi à financer les hôpitaux qui manquent de personnel et où des malades peuvent rester pendant des heures sur des brancards dans les couloirs des services d’urgence !

Les Ehpad, les crèches, l’école, les transports, le logement, tous les services les plus indispensables à la population, se trouvent dans une situation catastrophique, victimes des politiques d’économies que tous les gouvernements ont menées depuis des années pour pouvoir arroser les grands groupes capitalistes et garantir les profits de leurs actionnaires. Les responsables de cette situation, ce sont ces gouvernements !

Ils sont incapables de gérer correctement la société parce qu’ils ne savent que se mettre à genoux devant les rapaces et les parasites que sont les capitalistes. Ils se moquent littéralement des problèmes des travailleurs et des classes populaires. Pour tous ces gens, comme pour le grand patronat, les travailleurs ne sont qu’une masse de manœuvre censée rapporter du profit.

Pour tenter de faire croire que les sacrifices ne seront pas réservés aux classes populaires, Barnier a parlé de mettre en place un impôt sur les plus riches et augmenter les prélèvements sur les bénéfices des grandes entreprises. Qui peut croire sérieusement que ce gouvernement, dirigé par ce politicien de droite blanchi sous le harnais, avec des clones de Macron à Bercy, voudra vraiment faire payer les plus riches ?

De toute façon, les capitalistes ont mille manières de contourner ce type de mesures. Sans compter qu’ils savent très bien qu’ils récupéreront au centuple, sous forme d’aides et de subventions, le peu qu’ils seront contraints de payer à l’État.

Barnier et ses ministres vont poursuivre la même politique parce qu’elle leur est imposée par la bourgeoisie. À la tête d’empires industriels et financiers, propriétaires de groupes de médias avec des journaux et des chaînes de télévision, les capitalistes sont les vrais maîtres de la société et ils dictent leur feuille de route à tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique.

Le grand patronat n’a d’ailleurs pas attendu la nomination du nouveau gouvernement pour mener son offensive. Les attaques contre les travailleurs n’ont jamais cessé. Des fermetures de sites, des licenciements, des suppressions d’emplois ont lieu chez Valeo, Casino, Bonduelle et dans bien d’autres entreprises qui ne font pas la une des médias.

Pour faire face à toutes ces attaques, les travailleurs devront se battre avec leurs moyens, par les manifestations, les grèves et les occupations d’usines. Les travailleurs n’auront pas d’autre choix, pour défendre leurs conditions de vie, que de mener leur lutte de classe.

Tant que la bourgeoisie possédera les entreprises et tous les leviers de la vie économique et sociale, il ne pourra pas y avoir de bon gouvernement. Il faut retirer son pouvoir à la classe capitaliste en l’expropriant. Pour réaliser cet objectif et postuler à la direction de la société, les travailleurs auront besoin d’avoir leur propre parti, un parti constitué de femmes et d’hommes déterminés à renverser ce système.

Nathalie Arthaud

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