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Dans les entreprises
Contrats aidés : l’État licencieur
Adoptée le 11 février par un 49.3, la loi de finances 2025 prévoit une baisse drastique des moyens pour les contrats aidés. Fin novembre 2024, ceux-ci concernaient près de 50 000 travailleurs.
De tels contrats passent par le Parcours emploi compétences (PEC) pour la plupart, ou par le Contrat unique insertion/initiative emploi (CIE) pour les autres. Le financement des premiers serait réduit de 39 %, tandis que celui des seconds risque de disparaître. Des milliers de travailleurs vont donc perdre leur emploi.
Depuis les années 1980, sous une multitude d’appellations, ces contrats ont été un moyen de masquer l’ampleur du chômage, et d’éviter à des patrons de payer les salaires. Dans les associations, les écoles, les Ehpad, les travailleurs en contrats aidés font tourner de nombreux services utiles à la population. Certains patrons en profitent pour remplacer des ouvriers, auxquels ils devraient sinon payer un vrai salaire, dans la restauration, le commerce ou même parfois l’industrie. Jusqu’en 2016, des centaines de milliers de travailleurs se sont retrouvés avec ces contrats, payés au smic horaire et souvent à temps partiel.
Même cet argent public-là, le capital veut aujourd’hui le reprendre pour l’utiliser directement à son goût. Le nombre de contrats aidés est passé de 250 000 en 2016 à 50 000 l’an dernier, après une courte remontée suite au Covid. À présent, le gouvernement veut reprendre la saignée. Le journal patronal Les Echos s’en félicite : « Même Édouard Philippe n’était pas allé aussi loin ! » en 2017. La fin d’une dizaine de milliers de contrats va avoir des conséquences concrètes dans les associations, et les collectivités locales. À La Réunion, la collectivité dénonce déjà le risque de licenciement de 5 000 personnes à cause de la baisse du budget de ces contrats.
À l’échelle du pays, environ 10 à 20 000 travailleurs qui faisaient un travail indispensable, seraient licenciés et privés de salaire. En pleine vague de licenciements dans de nombreuses entreprises, l’État se comporte comme n’importe quel patron.