Conservatoires de Paris et Lyon : accompagnateurs en lutte26/02/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/02/P13-2_accompagnateurs_conservatoire_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C4%2C800%2C453_crop_detail.jpg

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Conservatoires de Paris et Lyon : accompagnateurs en lutte

Depuis le 12 février, les accompagnateurs des conservatoires nationaux supérieurs de Paris et de Lyon sont en grève.

Illustration - accompagnateurs en lutte

Ce sont souvent des pianistes qui accompagnent les danseurs, les chanteurs ou les instruments mélodiques (violon, violoncelle, flûte, clarinette, trompette…) lors des concours d’entrée, des cours et des examens de fin d’année.

Ces accompagnateurs sont indispensables : sans eux, la plupart des musiques que travaillent les étudiants perdent leur sens. Toute la journée, ils accompagnent les élèves les uns après les autres dans des partitions qui sont souvent très difficiles. Parfois, ils doivent à eux seuls remplacer un orchestre symphonique et, s’ils étaient payés à la note, ils seraient millionnaires. Mais, jusqu’à présent, ils commençaient au smic et finissaient à 1 650 euros après des années d’ancienneté. Et ils devaient accepter en plus de nombreuses heures supplémentaires non payées, notamment pour les concours d’entrée, qui étaient considérées comme dues.

Quand, lors de négociations salariales, le ministère de la Culture n’a concédé qu’une ridicule augmentation, cela a mis le feu aux cordes. « Ça fait vingt ans que je fais ce métier, je n’aurais jamais pensé faire grève un jour », affirmait une gréviste lors d’une assemblée générale. Et, en effet, on n’avait jamais vu cela depuis la création du conservatoire en 1795. Au total, une cinquantaine d’accompagnateurs se sont mis en grève, perturbant les concours d’entrée qui avaient lieu à ce moment-là.

Les grévistes se retrouvent en assemblée générale pour discuter de leur mouvement, et distribuent des tracts aux portes des conservatoires. Ils ont reçu le soutien de nombreux élèves et professeurs et, parmi ces derniers, certains se sont même mis en grève par solidarité. Le 19 février, ils se sont rassemblés à une cinquantaine devant le ministère de la Culture. Le mouvement a surpris tout le monde, et d’abord le ministère, qui a légèrement rétropédalé, acceptant de prendre davantage en compte l’ancienneté.

Qu’ils produisent des automobiles ou des notes de musique, les travailleurs sont confrontés aux mêmes bas salaires et au même mépris, et ils ont pour se défendre la même arme : la grève ! Elle continue, déterminée et enthousiaste, pour des augmentations de salaire.

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