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Dans le monde
Confettis de l’empire et unanimité politique
L’État français a répondu à l’explosion de colère en Nouvelle- Calédonie par une répression dans la tradition coloniale.
La droite, l’extrême droite et les soutiens du gouvernement ont approuvé, parfois avec des nuances, ce déploiement de forces. La gauche s’est élevée contre les méthodes répressives du gouvernement et a exigé qu’on en revienne à la négociation. Mais tous sont d’accord sur un point : la Nouvelle-Calédonie doit rester la France et, quoique situé à l’autre bout du monde, l’archipel doit être géré depuis Paris, au bénéfice de l’intérêt national.
La France a perdu son empire colonial terrestre mais a conservé, grâce aux multiples îles et îlots qui lui restent, le deuxième espace maritime du monde, derrière celui des États-Unis. Elle a donc la jouissance de plus de dix millions de km² d’océan, avec tout ce qu’il contient et tout ce qu’on peut ou pourrait extraire de son sous-sol, pétrole, gaz, minéraux. Elle conserve aussi ses bases navales et militaires, ses prétentions à être présente dans le Pacifique, l’océan Indien, la mer des Caraïbes et à jouer à la puissance mondiale.
Pour conserver dans la mère patrie la Nouvelle-Calédonie et les autres possessions, chaque responsable politique français y va donc de son conseil. Un sénateur de droite, approuvé par ses collègues, a insisté, lors du vote du budget de défense pluriannuel de 400 milliards d’euros, sur le fait que « la Nouvelle-Calédonie est au cœur de cette partie du Pacifique où se décide, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, l’issue entre puissances rivales ». Mélenchon aussi demande depuis longtemps « si le gouvernement est résolu à défendre son domaine maritime ». Du côté du PCF, Fabien Roussel regrette qu’on n’investisse pas dans « les moyens militaires qui seraient nécessaires à la défense de nos territoires d’outre-mer ». Même Lionel Jospin est sorti de sa retraite pour expliquer au gouvernement comment conserver à la France un rôle dans le Pacifique.
Tous ces partis sont donc d’accord : il faut conserver les confettis de l’empire, avec l’accord des populations concernées si possible, en dressant une partie des habitants contre une autre s’il le faut, par la force des armes en dernier recours.