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Leur société
Conclave sur les retraites : rien à en attendre
Jeudi 27 février, vont commencer les discussions entre syndicats et patronat sur les retraites. En l’absence de mobilisation ouvrière, qu’attendre d’autre que de nouvelles entourloupes concoctées par le grand patronat ?
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Ce sont les directions des confédérations syndicales qui vont prendre part à ces palabres. Mais, il faut se rappeler que ce « conclave » a été présenté initialement comme une concession faite au Parti socialiste, pour que celui-ci renonce à censurer le gouvernement lors du vote du budget. Il a été présenté comme une manière de revenir sur la réforme de 2023 qui a repoussé l’âge de la retraite à 64 ans. Mais, en réalité, il pourrait servir à préparer de nouvelles attaques contre les travailleurs. Le patronat a ses projets, et les syndicats n’ont pas les moyens de pression pour s’y opposer. D’autant qu’il est évident que le gouvernement est du côté du patronat.
Les représentants syndicaux, de la CFDT à la CGT, se sont réjouis que, juste avant le début des négociations, la Cour des comptes ait publié un rapport contredisant les affirmations alarmistes de Bayrou sur la dette des caisses de retraite. La dirigeante de la CFDT et celle de la CGT ont même repris une des conclusions du rapport disant que la réforme de 2023 n’avait pas « réglé le problème des retraites ». Mais cela signifie juste que, de l’avis du patronat, cette réforme de 2023 ne suffit pas et que de nouvelles attaques sont nécessaires. Et toutes les discussions, qui se dérouleront jusqu’à début juin, seront sur son terrain.
Le grand patronat veut faire payer encore plus les retraités et les travailleurs. Tout au plus veut-il bien discuter de la manière. « On se positionnera au regard d’un équilibre », a dit Marylise Léon de la CFDT. C’est déjà tromper les travailleurs car c’est dire que ces discussions devraient aboutir à un compromis et que celui-ci serait nécessaire. C’est dans le cadre du système de financement actuel qu’il faut trouver cet « équilibre » : baisser le montant des pensions, augmenter l’âge de départ ou la durée de cotisation, faire cotiser davantage les salariés en activité. Toutes ces « options » revenant à faire payer les travailleurs, pour faire passer la pilule, les syndicats devront prétendre avoir obtenu des « avancées » pour certaines catégories de salariés. La discussion sur la pénibilité aura cette fonction.
Rien de bon ne pourra sortir de ce conclave. Participer, c’est encourager l’attentisme parmi les travailleurs comme s’il s’agissait d’un débat entre personnes raisonnables s’affrontant à coups d’arguments. Mais le seul argument favorable aux travailleurs, c’est la force qu’ils peuvent représenter.