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Leur société
Collégienne expulsée : la chasse à l’enfant
Le 22 janvier, des gendarmes sont entrés dans un collège de Maizières-lès-Metz, en Moselle, pour arrêter une collégienne burkinabée de 3e, et l’expulser ensuite vers la Belgique avec sa mère et son petit frère.
Cette intrusion a provoqué un émoi au sein de l’établissement et même au-delà. En effet, depuis 2013, une circulaire interdit aux forces de police de pénétrer dans les établissements scolaires pour arrêter des élèves en situation irrégulière. Le commandant de gendarmerie a prétendu que l’unité qui est intervenue n’était pas au courant de cette circulaire. Apparemment, nul n’est censé ignorer la loi… sauf ses représentants !
Le 30 janvier, une manifestation a réuni environ 200 personnes, enseignants, parents d’élèves, syndicats, militants associatifs et politiques, pour dénoncer les faits, et surtout éviter qu’ils se reproduisent. Les réactions ont débordé bien au-delà de Metz, obligeant la ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, à intervenir pour rappeler que la police n’avait pas à intervenir dans le cadre scolaire.
Mais si le ministère comme la gendarmerie reconnaissent l’erreur, elle n’en est pas moins significative du climat politique actuel, où les étrangers sont assimilés à des délinquants, où les politiciens de tous bords se répandent en propos xénophobes. Quant aux gendarmes, comment croire qu’ils seront sanctionnés pour cette « erreur » ?