Aussitôt la trêve signée le 19 janvier, les attaques de colons israéliens d’extrême droite se sont multipliées, de plus en plus violentes, contre des villages palestiniens du nord du territoire. La terreur exercée par ces bandes armées pour chasser les villageois s’est trouvée renforcée par les exactions de l’armée israélienne elle- même. Les bombardements et les attaques de drones sont à présent systématiquement accompagnés d’opérations à terre, avec blindés et bulldozers. C’est au moyen d’un « Mur de fer », nom attribué par Netanyahou à l’attaque guerrière lancée le 22 janvier, que ce dernier intensifie la guerre en Cisjordanie.

Le camp de réfugiés proche de Jénine, qui abrite depuis 1948 des familles chassées de leurs terres, a désormais vu fuir une grande partie de ses 18 000 habitants. Il est à présent presque inhabitable, selon un responsable de l’UNRWA.

Pendant qu’elle se poursuit à Jénine, l’opération militaire de Netanyahou s’étend à d’autres zones, à Tulkarem, Naplouse, Hébron, Bethléem et Dura. Des gages sont ainsi donnés à l’extrême droite, qu’elle soit ou non encore officiellement au gouvernement. Le prétexte est d’« éradiquer les groupes terroristes » et consiste en fait à assassiner des combattants palestiniens et, au-delà, à tenter de terroriser au maximum toute la population. Depuis le 7 octobre 2023, 853 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués, lors d’attaques de soldats israéliens ou de groupes de colons.

Ces derniers ne peuvent que se sentir renforcés par un projet voté récemment par la commission des lois de la Knesset qui pourrait faciliter l’achat de biens immobiliers et de terres en Cisjordanie par des colons juifs. Militants de la colonisation, ces derniers ont multiplié les agressions et les tirs de snipers, les vols de bétail, quand ce n’est pas l’empoisonnement des puits, la destruction des arbres fruitiers et des récoltes, des habitations, des routes et infrastructures.

Activement aidées sur place par les soldats israéliens, ces avant-gardes d’extrême droite sont encouragées, non seulement par le gouvernement de Netanyahou, mais par les grandes puissances qui continuent de le soutenir politiquement et financièrement lorsqu’il le faut. À peine investi, Trump l’a montré en annonçant la levée des sanctions que Biden avait décidées contre des colons violents.

Pourtant, face à cette machine de guerre impérialiste, la population palestinienne, de Gaza comme de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, continue de faire mentir l’odieuse déclaration du nouvel ambassadeur américain désigné par Trump, qui avançait présomptueusement il y a quelques années « Palestinien, ça n’existe pas ! »