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Leur société
Chômage : Macron au pays du mensonge
« On n’a jamais autant réindustrialisé le pays, on n’a jamais autant recréé d’emplois… ». C’est l’affirmation pour le moins surprenante faite par Macron à la télévision dimanche soir 9 février.
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Pourtant le plein-emploi, promesse de campagne du président, s’éloigne chaque jour davantage, à mesure que la crise économique s’approfondit et que le patronat, grand et petit, sauve ses profits en pressurant les travailleurs et en supprimant des emplois. Tout au plus le refrain du plein emploi sert-il de prétexte à Macron et à ses donneurs d’ordres lorsqu’il s’agit de durcir les conditions d’accès aux allocations chômage ou au RSA.
Les chiffres publiés le 11 février par l’Insee ne viennent pas vraiment appuyer l’enthousiasme sautillant du président. L’organisme recense 63 000 chômeurs de moins sur la France entière, sans Mayotte, en notant bien qu’en juin prochain, il prévoit que le taux de chômage (7,3 %) aura augmenté de 0,4 % en comparaison annuelle. L’Insee précise de plus que la définition appliquée est celle du BIT, le Bureau international du travail, très restrictive par rapport à la réalité vécue par bien des travailleurs à la recherche d’un emploi. La méthode de calcul consiste en l’extrapolation d’un sondage et non en un décompte des inscriptions individuelles, de telle sorte que le chômage « ressenti », comme il en est de la température, est plus glaçant que les chiffres de l’Insee.
D’ailleurs, France Travail et son ministère de tutelle présentent une réalité encore pire. La cohorte de travailleuses et travailleurs inscrits en catégorie A, sans aucun emploi, serait de 3 millions environ, en hausse de 4 % au 4e trimestre 2024. Ce chiffre ne comprend pas le « halo » de chômeurs, qui sont inscrits mais par exemple n’ont pu prouver une récente recherche d’emploi, ou ceux qui n’ont pu répondre à la seconde à une proposition de France Travail, parce que déjà occupés à ce moment-là.
Aussi froids soient-ils, les chiffres, contrairement aux dirigeants du pays, ne mentent pas. De plus en plus de jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni scolarisés, ni en formation, ni en activité. Les chômeurs de longue durée sont de plus en plus nombreux. La mise en application de la réforme des retraites y contribue activement ! Mais surtout les patrons ferment des usines et des magasins, multiplient les plans de licenciements, déguisés ou non, et jusqu’à 300 000 emplois seraient menacés. Les artisans et commerçants font de même à leur échelle, et les économies sur le budget exigées de Bayrou par les capitalistes privent les services publics du personnel nécessaire, ce qui signifie aussi autant d’emplois en moins.
Les raisons invoquées par les uns et les autres, l’instabilité gouvernementale qui entraîne un attentisme patronal, la récession chez le voisin outre-Rhin qui va dans le même sens, les menaces protectionnistes de Trump, restent à la surface des choses. Les grands patrons ont pour seule patrie leur compte en banque et la recherche des profits. La classe ouvrière, les actifs comme les retraités comme les chômeurs en feront les frais, jusqu’à ce que tous mettent un coup d’arrêt à cette logique.