Quelques minutes seulement après l’ouverture de la réunion, le représentant patronal des maisons de champagne a claqué la porte et ajourné les discussions, refusant de négocier sous la « contrainte » de la mobilisation. Derrière ce refus se cache la rapacité de milliardaires, tels que Bernard Arnault à la tête du groupe LVMH, 3^e fortune mondiale, qui possède les marques Moët et Chandon, Veuve-Cliquot, Krug, Dom Pérignon, ou encore la famille Ricard, avec une fortune de plus de 7 milliards d’euros, à la tête des champagnes Mumm et Perrier-Jouët.

Depuis des mois, dans les médias régionaux, le patronat de ces grandes maisons pleure misère et met en avant une baisse des ventes. Il se garde bien de dire que les prix ayant augmenté de l’ordre de 25 % depuis 2019, les affaires marchent très bien. Après des années 2022 et 2023 exceptionnelles, le chiffre d’affaires estimé pour 2024 est revenu à ses niveaux de 2019 et 2021, qui ont été de très bons crus. Et de fait, au cours de toutes ces années, des profits record ont été enregistrés.

Lors de la manifestation, une pancarte dénonçait le rachat d’actions pratiqué par les grands groupes capitalistes du secteur du luxe. Au cours de l’année 2023, LVMH a racheté pour 1,5 milliard d’euros de ses propres actions, et Pernod-Ricard pour 750 millions, qui viennent s’ajouter respectivement aux 15 milliards et 3 milliards de bénéfices de ces deux groupes.

Les capitalistes du champagne n’auraient pas de quoi augmenter correctement les salaires ? Les travailleurs du secteur ne s’en laissent pas conter !