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- Lutte ouvrière n°2933
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Dans les entreprises
C’est gonflé!
Depuis quelque temps, la rumeur court que plusieurs sites de Michelin en France seraient en difficulté, ce qui pourrait se traduire par des suppressions d’emplois, voire des fermetures d’usines.
Les baisses d’activité et une ou deux semaines d’arrêt imposées sur certaines usines viennent conforter cette rumeur.
Par exemple, à Clermont-Ferrand, le site des Gravanches va fermer une semaine en octobre. Deux autres sites vont avoir recours au chômage partiel, au Puy-en-Velay et Troyes. Ce qui est certain, c’est que ces congés imposés feront faire des économies à Michelin. Soit ce sera du chômage partiel, payé en partie par l’État, avec des salaires amputés. Soit les salariés seront obligés de prendre sur leurs congés, leur treizième mois, ou même se verront imposer de poser des congés sans solde ou des congés anticipés sur l’année prochaine – ce qui est illégal.
Cela n’empêche pas Menegaux, le PDG, de se vanter de payer un salaire décent dans le monde entier, comme il l’a encore rappelé à la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale le 18 septembre. À Paris, ce serait deux fois le smic, soit 2 800 euros net ; à Clermont-Ferrand, ce serait 20 % au-dessus du smic, soit 1 680 euros… mais sur une base de 35 heures par semaine. En fait beaucoup de salariés ne gagnent même pas cette somme en faisant presque 40 heures par semaine ! Ce n’est pas l’hypocrisie qui étouffe le PDG.
Le groupe Michelin n’est pas en difficulté. Il a fait environ deux milliards de bénéfice l’an dernier, et a dégagé déjà 1,16 milliard d’euros au premier semestre 2024. Il y a largement de quoi maintenir intégralement les usines, les emplois et tous les salaires.