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- Lutte ouvrière n°2923
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Leur société
Cayenne – Guyane : le bidonville de Baduel réduit en cendres
Un incendie s’est déclaré samedi 27 juillet à Baduel, un bidonville de Cayenne, en Guyane. Miraculeusement il n’y a eu aucune victime dans ce quartier, qui abrite 1 500 personnes, sans eau courante ni électricité.
Les pompiers ont d’ailleurs eu bien du mal à maîtriser le feu tant il était difficile de pénétrer avec le matériel nécessaire pour s’attaquer au cœur de l’incendie, dont les flammes étaient visibles jusque dans le centre-ville de Cayenne.
Plus de 1 000 personnes ont perdu le peu qu’elles avaient et se sont retrouvées sans toit. La plupart sont d’origine haïtienne, dominicaine ou brésilienne. La préfecture a mobilisé l’armée et ouvert les gymnases de trois collèges de Cayenne de façon temporaire jusqu’au 15 août, pour reloger les sinistrés qui n’ont pas pu trouver refuge chez des amis ou de la famille. Et après, que va-t-il se passer ? D’autant qu’il y a des quartiers comme celui-ci où l’on vit dans des conditions très précaires dans toutes les grandes villes de Guyane, comme les quartiers Chili à Kourou ou Malgache à Saint-Laurent-du-Maroni, où un drame similaire peut se produire à tout moment.
L’État et les politiciens en Guyane font mine de découvrir le problème après chaque drame de ce type et prétendent alors qu’ils vont le résoudre. Ils ne savent qu’évoquer la fatalité ; et ceux du RN ne savent qu’en profiter pour en remettre une couche raciste contre les immigrés. Les associations locales ou certaines municipalités venant en aide aux populations, elles, dénoncent avec raison l’inaction de l’État dans ce domaine.
Toutes ces familles, dans la plus grande précarité et dont certaines se retrouvent maintenant totalement démunies, sont celles de travailleurs des chantiers du BTP, de femmes de ménage, d’employés de la restauration… Leurs salaires dérisoires et leur situation administrative de sans-papiers les maintiennent dans la misère et ne leur laissent pas d’autre choix que de vivre dans ce type de quartier. Cette misère et cette précarité sont du pain bénit pour les patrons, qui apprécient d’avoir une main-d’œuvre bon marché à leur service.
Les travailleurs de Baduel comme tous ceux de l’ensemble de la Guyane ont, non seulement à faire face à l’urgence des conséquences de l’incendie, mais aussi à se battre pour imposer des conditions de vie dignes pour tous.