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Dans les entreprises
Casino : jackpot aux dépens des travailleurs
Lundi 30 septembre, treize hyper et supermarchés Casino ont définitivement baissé le rideau. Six autres devaient suivre le 5 octobre. Un millier de salariés, beaucoup y travaillant depuis très longtemps, sont brutalement privés de leur emploi.
Les magasins qui ferment sont situés dans des villes importantes, comme Montpellier, Brest, Bourges, Dijon, Saint-Brieuc… Après avoir laissé planer le doute pendant des mois sur une possible reprise des magasins, comme cela a été le cas pour près de 300 d’entre eux, vendus à la découpe à Intermarché, Auchan et Carrefour, les patrons de Casino ont annoncé le 30 août leur fermeture pour le 30 septembre. Depuis des semaines déjà, les magasins n’étaient plus régulièrement approvisionnés. Les clients défilaient devant des rayons de plus en plus vides. Ainsi à Niort, où travaillaient à la fin 60 salariés, une caisse sur 23 restait ouverte le 30 septembre.
Mais l’hécatombe sociale va bien au-delà des magasins. Les menaces de fermeture pèsent également sur quatre entrepôts, dont ceux de Besançon et de Limoges. À cela, il faut aussi ajouter des plans de licenciements dans six autres sociétés du groupe, et en particulier dans les sièges sociaux de Casino, Monoprix, Franprix et Easydis, en charge de la logistique de l’ex-groupe Rallye-Casino. Au total, ce sont plus de 3 000 salariés que les nouveaux actionnaires de Casino, les milliardaires Kretinsky et Ladreit de la Charrière, veulent priver d’emploi.
Kretinsky a fait sa fortune avec la sueur et les muscles des travailleurs des mines et des centrales à charbon de la République tchèque. Il l’a ensuite multipliée avec le rachat de groupes de presse et industriels en Europe occidentale. C’est ainsi qu’il est devenu en France le principal actionnaire des sociétés de presse qui publient Le Monde, le Nouvel Observateur, Télé 7 Jours, de maisons d’édition telles que Nathan, Julliard, Plon ou 10/18. Il contrôle également Fnac-Darty.
Quant à Ladreit de la Charrière, il est à la tête de sa société financière Fimalac. Il est également l’un des plus gros actionnaires du groupe de casinos Barrière, et de Lagardère détenu en commun avec le groupe Bolloré. Il possède aussi des parts dans de nombreuses autres sociétés.
C’est dire que l’argent coule à flot dans les coffres-forts des exploiteurs. Les travailleurs de Casino ont toutes les raisons d’exiger de prendre sur les fortunes de ces parasites pour maintenir leurs emplois et leurs salaires.