- Accueil
- Lutte ouvrière n°2987
- Carburant B100 : une niche verte sur mesure
Leur société
Carburant B100 : une niche verte sur mesure
Voulant afficher des économies dans son budget 2026, le gouvernement promet de « réduire les niches fiscales ». Parmi les dispositifs visés figure celle du biocarburant B100.

Issu du colza et utilisé principalement pour les poids lourds, ce carburant est beaucoup moins taxé que le diesel, au nom de l’écologie. Cette niche fiscale profite d’abord au groupe Avril, un géant agro- industriel connu pour ses marques Lesieur ou Puget. Sa filiale Saipol détient 70 % du marché du B100 en France. Ce groupe au chiffre d’affaires d’environ 8 milliards d’euros est présidé par Arnaud Rousseau, également président de la FNSEA, porte-parole autoproclamé du « monde agricole en souffrance ».
En plus des avantages fiscaux, qui représentent un manque à gagner de 130 millions d’euros pour l’État, la filière des biocarburants bénéficie de certificats environnementaux que ses acteurs monnayent aux vendeurs de carburants fossiles. Selon l’estimation d’une agence de l’État, ces deux dispositifs combinés assureraient aujourd’hui aux producteurs des marges de 20 %.
Le projet de loi de finances 2026 prévoyait la suppression du premier dispositif favorisant le B100 mais, face à la mobilisation de la FNSEA et des transporteurs, avec le soutien de députés de couleurs politiques variées, qui ont déposé plus de vingt amendements, l’article en question a été retiré en commission.
Que le Parlement entérine ou non la suppression de la « niche colza », on voit comment se construit le budget, chaque lobby patronal pesant et activant ses relais. Les grands principes proclamés d’« égalité » et de « justice fiscale » n’ont qu’à bien se tenir.