Cahiers de doléances : l’art d’utiliser les restes30/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2935-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Cahiers de doléances : l’art d’utiliser les restes

Michel Barnier n’a pas de majorité mais il a au moins trouvé une idée : exhumer les cahiers de doléances rédigés à la suite du mouvement des gilets jaunes en 2019. C’est donc le troisième acte de la pièce.

Le premier acte était en mode « ferme-la ! ». Les gilets jaunes qui dénonçaient la cherté de la vie avaient été matraqués à tour de bras par la police, au prix de 2 500 blessés, d’éborgnés, de mains arrachées...

Le deuxième acte avait adopté le style « cause toujours ! », Macron organisant la rédaction de cahiers de doléances. Bilan : près de 500 000 pages, autant de contributions en ligne et quelques tournées à grand spectacle d’un président brassant de l’air en bras de chemise. Après quoi le papier fut mis à la disposition des souris dans les archives départementales et la version numérique peut- être sauvegardée quelque part.

On ne pensait plus en entendre parler mais c’était compter sans Barnier. Voici maintenant que celui- ci déclare avoir demandé à ses équipes de se plonger dans ces cahiers pour en sortir « quelque chose de fort ». Si elles ont le courage de s’exécuter, celles-ci pourront constater que les revendications de l’époque vont exactement en sens contraire de ce que fait leur chef. Il y est question de développer les services de proximité, de permettre de se soigner, et de réduire les impôts et les taxes qui pèsent sur la population. Pas vraiment le budget actuellement en débat.

L’affaire ayant ainsi été creusée, ces cahiers pourront être enterrés encore plus profondément.

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