- Accueil
- Lutte ouvrière n°2952
- Cabinets de reclassement : sales combines
Dans les entreprises
Cabinets de reclassement : sales combines
Les entreprises de plus de 1 000 salariés qui procèdent à des licenciements économiques ont l’obligation de proposer des congés de reclassement pendant lesquels le salarié licencié continue à être payé par l’employeur, en général pendant douze mois.
Dans la plupart des cas, les directions sous-traitent la prise en charge des salariés en congé de reclassement à des sociétés privées, comme LHH, une filiale d’Adecco, ou encore Aksis, qui appartient à la société Group Alpha. Ces entreprises se font payer entre 2 000 et 5 000 euros par salarié pris en charge. Elles font grosso modo ce que fait Pôle emploi : établir un bilan et projet professionnel, aide à la recherche d’emploi, stage pour faire un CV, remise à niveau, soutien par des psychologues.
Elles n’ont pas d’obligation de réussite et, de fait, très peu de salariés retrouvent un emploi grâce à ces cellules. Seuls 15 % des salariés pris en charge retrouvent un CDI. Aucun contrôle n’existe, ni de la part de l’État ni des patrons, qui se moquent bien du résultat. La dernière étude, qui date de 2010 et émane du Conseil économique, social et environnemental, dénonçait leur coût et leur inefficacité.
Les grandes sociétés savent que ces dépenses font partie de leur faux frais lorsqu’elles ferment un site ou se débarrassent de travailleurs, des faux frais destinés à tenter de désamorcer la colère des salariés. Mais bien des travailleurs savent qu’ils n’ont rien à attendre de ce miroir aux alouettes.