Auchan-Intermarché : manœuvres et mensonges03/12/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/12/une_2992-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1279%2C1657_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Auchan-Intermarché : manœuvres et mensonges

Deux ans après le dépeçage de près de 400 hypers et supermarchés Casino et leur partage entre Intermarché, Auchan et Carrefour, c’est au tour d’Auchan d’annoncer le passage sous enseigne Intermarché et Netto de ses 294 supermarchés.

11 400 salariés sont concernés, soit 20 % des effectifs du groupe. L’annonce, que beaucoup ont apprise par les médias, a immédiatement créé beaucoup d’inquiétude parmi les salariés. Et que dire de ceux des 98 supermarchés ex-Casino qui, en moins de trois ans, auront changé trois fois d’enseigne.

« Il n’y aura pas d’emplois supprimés », s’est empressé de déclarer le directeur général d’Auchan face à cette inquiétude. Mais 2 400 emplois ont été supprimés en 2024 dans la branche hypermarchés. En mai dernier, 28 supermarchés, dont 16 ex-Casino, ont été fermés et les emplois supprimés. Il n’y a donc aucune raison de croire le patron aujourd’hui.

Le dirigeant d’Auchan affirme également que les 11 400 salariés resteront « des collaborateurs », puisque, dans l’accord conclu avec Intermarché, il est prévu que le groupe restera propriétaire des murs et gestionnaire des magasins dans le cadre d’un contrat de franchise. Et c’est aussi ce qui inquiète les salariés.

Il est annoncé en effet que tous les magasins seront regroupés dans une « entité juridique dédiée ». Cela signifie en clair, pour les salariés, un basculement vers une nouvelle société. C’est exactement la situation que vivent depuis 2018, les travailleurs de Carrefour avec la mise en location-gérance de très nombreux magasins.

En réalité, ce que vient de décider Auchan confirme ce qui a commencé et s’amplifie, avec la disparition totale des magasins de grand format Casino, l’absorption des enseignes Cora et Match par Carrefour ou encore plus récemment la reprise par Intermarché et Leclerc des magasins en France de l’enseigne belge Colruyt.

Les richissimes actionnaires des grands groupes de la distribution, engagés d’un côté dans un bras de fer permanent avec les géants de l’industrie, se battent comme des chiffonniers pour gagner quelques points de parts de marché et éliminer un concurrent. Ainsi, les magasins changent d’enseigne au gré des manœuvres des propriétaires des grandes chaînes commerciales. Pourtant ceux-là ne sont rien sans les travailleurs des magasins, des entrepôts, des bureaux… qui font tout fonctionner et pourraient bien le leur rappeler.

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