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Dans les entreprises
Auchan : débrayages et manifestations
Vendredi 22 mars, les travailleurs d’Auchan ont été nombreux à répondre à l’appel de l’intersyndicale, en débrayant de une à deux heures à l’échelle de l’ensemble des magasins du groupe. De mémoire de salariés, il y avait longtemps qu’on n’avait vu un tel mouvement.
Les débrayages ont touché, et c’est une première, les magasins de toute taille, les travailleurs se regroupant souvent pour manifester dans le plus gros hypermarché du secteur. Ainsi les salariés de Coignères, Trappes et du Perray, dans les Yvelines, se sont regroupés avec ceux de Maurepas. À Buchelay, près de Mantes-la-Jolie, ils étaient 120 à défiler de 11 à 12 heures dans la galerie commerciale, avec les encouragements de clients, certains reprenant même avec eux leur slogan : « On a le blues, on veut du flouze. »
Car c’est bien la question des salaires, en plus de la dégradation des conditions de travail et de la baisse continue des effectifs, qui fait monter la colère des salariés et qui mobilise dans tout le pays en même temps. Ils étaient 90 sur 185 à la plate-forme logistique de Nîmes, plus de 250 manifestants à l’hypermarché de Chambray-lès-Tours. À Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, à une centaine, les salariés de l’hypermarché ont manifesté devant l’entrée du magasin de 10 à 12 heures. Et la même mobilisation s’est reproduite dans les 119 hypermarchés et 260 supermarchés du groupe.
« Les résultats d’Auchan France en 2023 sont décevants », avait déclaré le directeur financier d’Auchan Retail lors d’une conférence de presse en février. Dans la foulée, Auchan avait annoncé une ridicule augmentation de 1,5 %, si les syndicats signaient l’accord, et de 1,3 % en cas de refus. Laisser ainsi les salaires coller au plancher est une provocation, alors que les prix ne cessent d’augmenter. C’est même une double provocation, car la richissime famille Mulliez, propriétaire d’Auchan et de dizaines d’autres enseignes, est à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, 20 milliards d’euros, accumulés grâce au travail de l’ensemble des salariés du groupe.
Comme peuvent le constater une fois de plus les travailleurs d’Auchan : « Il y a de l’argent dans les caisses du patronat. » C’est même leur argent. Et cela devrait se voir sur leurs salaires où chaque mois, ce sont plusieurs centaines d’euros qui manquent pour pouvoir vivre décemment.