Assurance-maladie : la santé menacée17/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2933-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Assurance-maladie : la santé menacée

Le projet de budget de la Sécurité sociale présenté par le gouvernement prévoit près de 5 milliards d’euros d’économies sur l’Assurance-maladie.

Les consultations de médecins et de sages-femmes seraient moins remboursées par la Sécurité sociale. La part restant à la charge du patient passerait de 30 à 40 %. Le gouvernement assure que cette mesure serait « indolore » puisque les mutuelles compenseraient cette augmentation. Mais ce sont quand même les patients qui paieront car les mutuelles augmenteront le prix des cotisations, comme elles l’ont fait en 2024, où l’augmentation a été de 8 % en moyenne, pour faire face notamment au déremboursement des frais dentaires et à l’augmentation du prix des consultations. Et les 2,5 millions de personnes sans mutuelle en seront, elles, directement de leur poche.

La deuxième attaque porte sur les arrêts de travail, pour lesquels le gouvernement veut économiser 600 millions d’euros, et qui seront moins bien indemnisés. Aujourd’hui, la Sécurité sociale les indemnise sur la base de 50 % du salaire journalier, et les indemnités ne doivent pas dépasser 1,8 fois le smic. Pour quelqu’un qui gagne plus, l’indemnisation de la sécurité sociale couvre donc moins de 50 % de son salaire journalier. Le gouvernement prévoit de diminuer le plafond à 1,4 fois le smic, ce qui réduirait l’indemnisation de beaucoup de travailleurs. Certains patrons protestent, parce que les conventions collectives auxquelles ils sont rattachés, ou certains accords d’entreprise prévoient qu’ils payent un complément pour que leurs salariés en arrêt-maladie bénéficient d’une indemnisation équivalente à leur salaire. Mais c’est loin d’être le cas dans toutes les entreprises. Ce sont donc bien des salariés qui vont être volés d’une partie de leurs indemnités en cas d’arrêt-maladie.

Ces mesures vont pousser encore plus de malades à renoncer à consulter un médecin ou une sage-femme, ou à être arrêté pour maladie, et tout simplement à se soigner.

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