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Dans le monde
Argentine : deuxième grève générale
Jeudi 9 mai, les syndicats argentins, la CGT péroniste en tête, appelaient à la mobilisation générale contre l’attaque massive qui vise les travailleurs et la population, orchestrée par le président Milei qui prétend démanteler l’État au profit du secteur privé.
La capitale Buenos Aires a ainsi connu une journée sans trains, sans bus, ni métro – 3 millions de personnes y transitent chaque jour. Quatre cents vols aériens et 70 000 passagers sont restés au sol.
La grève ripostait à l’austérité brutale, demandait des salaires et pensions permettant de vivre et a été plus suivie que celle du 24 janvier, déjà très suivie. La contestation de la politique de Milei, qui s’en prend à tous les droits sociaux, ne faiblit pas. Malgré ses arrangements avec un parti dont il se prétendait l’adversaire, il manque d’appuis au Parlement et a dû reculer sur une partie de ses attaques. Mais, depuis son arrivée aux affaires en décembre dernier, elles ont suscité de nombreuses réactions.
Dès la veille de la grève générale de janvier, des dizaines de milliers de manifestants étaient dans la rue, alors qu’ils étaient menacés de poursuites judiciaires. En effet, le renforcement de l’appareil répressif accompagne la politique de Milei. Ce qui motivait le plus les manifestants ce jour-là était la suppression des aides alimentaires destinées aux plus démunis. Ainsi, le taux de pauvreté a bondi de 40 % à 57 %, bien au-delà de ce qui s’est produit lors de la crise alimentaire déclenchée par le krach de 2001.
Le 3 avril a vu la mobilisation des travailleurs du secteur public. Milei a d’emblée licencié 15 000 fonctionnaires et le contrat de 55 000 d’entre eux est en cours de révision pour, au mieux, plus de précarité. Mais le 23 avril encore, la mobilisation contre la politique d’austérité a été massive avec un million de personnes dans les rues du pays. La journée de lutte des femmes le 8 mars a donné lieu à une grande manifestation contre le démantèlement des services de santé. Les femmes, qui ont imposé il y a peu la légalisation de l’avortement, ne veulent pas de retour en arrière. Et le 8 mai, les retraités étaient aussi dans la rue. Si en Argentine, les pensions ont toujours été minuscules et souvent payées en retard, avec Milei c’est la misère assurée.
L’inflation ne diminue pas et atteint 250 % par an, les licenciements sont massifs dans le secteur privé, et notamment la construction. Dans un tel contexte, la contestation sociale ne risque pas de faiblir. Mais toutes ces colères qui se manifestent ont besoin de se rassembler, pour mettre en échec la politique de Milei et de toute la bourgeoisie.