Appels syndicaux : les exigences des travailleurs s’imposeront par lalutte !12/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2915-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Appels syndicaux : les exigences des travailleurs s’imposeront par lalutte !

Après les résultats des élections européennes, le succès du RN et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, bien des militants, bien des travailleurs, notamment immigrés, souhaitent manifester et dire combien ils sont opposés à l’idée d’une arrivée au gouvernement des amis de Le Pen et Bardella. On ne peut que partager leur légitime émotion.

C’est une des raisons pour lesquelles cinq directions syndicales appellent à « manifester le plus largement possible », notamment le week-end du samedi 15 juin, déclarant : « Notre République et notre démocratie sont en danger ».

L’appel intersyndical, signé par la CGT, la CFDT, l’Unsa, la FSU et Solidaires, affirme qu’« il faut un sursaut démocratique et social », qu’« après le choc des européennes, les exigences sociales doivent être entendues » et donne pour but aux manifestations de « porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail ». Cet appel à des « alternatives de progrès » est évidemment pour l’intersyndicale une façon de laisser entendre qu’il faut voter le 30 juin pour le rassemblement de gauche, dont les partis appellent d’ailleurs aux manifestations, car ce nouveau Front populaire pourrait tenir compte « des exigences du monde du travail ». Mais peut-on vraiment le croire ?

Bien sûr, le communiqué liste aussi ce que pourraient être lesdites exigences, énumérant l’augmentation des salaires, l’abandon des attaques contre les retraites, et demandant même au gouvernement Macron, ou plutôt à ce qu’il en reste, de renoncer à la réforme de l’Assurance chômage… Ce sont des points sur lesquels le rassemblement électoral de la gauche peut faire des promesses. Mais, faut-il s’en remettre à une telle alternative, fût-elle « de progrès » ?

Bien sûr, on ne peut croire aux promesses que même le RN fait en matière sociale, sur lesquelles il a bâti une partie de son succès électoral. Mais comment croire aujourd’hui que, face au danger du RN, la « République » serait une protection ? Au sein de cette république, tous les partis qui ont gouverné, de gauche comme de droite, se sont comportés en ennemis implacables du monde du travail, dont ils ont fait reculer les conditions de vie et d’emploi. Tous portent une responsabilité dans la situation d’aujourd’hui car, sur les questions des salaires, des licenciements, de la retraite, des services publics, ils ont mené la même politique exigée par les capitalistes contre la classe ouvrière.

Alors, il ne faut surtout pas attendre du gouvernement qui sortira des urnes les 30 juin et 7 juillet, quel qu’il soit, qu’il satisfasse les exigences du monde du travail. Il faut se préparer à les lui imposer par la lutte, par la grève, par la mobilisation des travailleurs dans les entreprises et dans la rue.

Dès maintenant, le week-end du 15 juin et après, il faut bien sûr manifester, et Lutte ouvrière appelle à participer aux cortèges syndicaux, non pas pour appeler à se fier à la République et à la « démocratie » mais pour dire qu’il faut se fier à la lutte des travailleurs et qu’il faut la préparer. Elle seule pourra imposer leurs exigences, s’assurer de leur mise en pratique et faire que tôt ou tard – et le plus tôt sera le mieux – ceux qui produisent toutes les richesses et font fonctionner la société soient aussi ceux qui la dirigent.

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