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- Lutte ouvrière n°2952
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Dans les entreprises
AMP – La Ciotat : grève pour les salaires
À l’usine Ardagh Metal Packaging (AMP) de La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, la quasi-totalité des ouvriers est en grève pour des augmentations de salaire depuis le 17 février.
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L’usine de La Ciotat compte 350 salariés ; c’est le seul site en France de ce groupe multinational qui emploie des dizaines de milliers de personnes dans le monde, et qui s’est constitué après des rachats successifs d’entreprises de fabrication d’emballages métalliques et en verre.
À La Ciotat, des canettes en aluminium sont fabriquées avant d’être revendues à des firmes comme Coca-Cola, Heineken, Perrier, etc. Les conditions de travail ne sont pas faciles : des horaires en 5 x 8 heures, une température qui peut atteindre 45°C dans les ateliers, un bruit incessant, le sol rendu glissant par la condensation. Ces dernières années, la pression des chefs s’est accentuée car il faut produire toujours plus. De nouvelles machines ont été installées, encombrant tout l’espace, et il faut aller toujours plus vite. En 2022, 1,5 milliard de canettes étaient fabriquées, en 2024, c’était 2,1 milliards. Pour 2025, la direction voudrait en faire produire 2,8 milliards…
En production, les salaires de base tournent autour du smic, bien insuffisant pour vivre alors que tout augmente, et notamment les loyers dans cette région où les prix ont toujours été élevés. Les négociations annuelles fin janvier n’ont rien apporté et, quand la CGT a appelé à la grève, ce mouvement a été massivement suivi chez les ouvriers. Les grévistes veulent qu’il n’y ait pas un salaire de base à moins de 2 000 euros net, une prime de poste de 250 euros, et 3 000 euros de prime « de partage de la valeur », toujours surnommée la prime Macron.
Les syndicats chiffrent à 1 million d’euros l’ensemble de leurs revendications, ce qui n’est pas beaucoup, le groupe ayant augmenté de 50 % son chiffre d’affaires et de près de 80 % son bénéfice en 2024. Il est coté à la Bourse de New York et celui qui en était le président général jusqu’il y a quelques mois – et qui est toujours l’actionnaire principal – est le milliardaire irlandais Paul Coulson, un des patrons les plus riches d’Irlande. C’est dire que de l’argent, il y en a, ce qui renforce la détermination des grévistes.