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- Lutte ouvrière n°2931
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Leur société
Affaire Philippine : crime odieux, campagne répugnante
Le viol et le meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans, retrouvée morte dans le bois de Boulogne samedi 21 septembre, a été le prétexte au déclenchement d’une campagne xénophobe, utilisant le fait que le suspect est un étranger sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
La droite et l’extrême droite déversent leur haine contre les immigrés. Ils dénoncent le prétendu laxisme de la justice, mais n’ont pas eu le même ton lorsqu’il s’agissait de l’abbé Pierre ou des accusés des viols de Mazan. Ils prétendent qu’expulser davantage protégerait les « Français » en général, et les femmes en particulier. De qui se moquent-ils ? Les seuls « Français » qu’ils protègent sont les grands patrons. Pour les autres, les travailleurs, les classes populaires, ils sont priés de se débrouiller non seulement avec une vie quotidienne de plus en plus difficile, mais aussi avec la hausse des violences sur fond de montée de la pauvreté.
En réalité, ces démagogues n’ont aucune solution contre la récidive, car cela nécessiterait de déployer des moyens considérables, matériels et humains, afin de suivre tous les cas, de proposer des solutions concrètes. Au contraire, les lois se durcissent depuis des années, de plus en plus de peines sont prononcées, sans que cela fasse baisser les violences ni la délinquance. Les structures d’accueil pour les femmes victimes de violences – le plus souvent de la part d’un proche – sont surchargées et notoirement insuffisantes, de même que le suivi des coupables.
L’utilisation cynique de cette affaire alimente les préjugés racistes, fonds de commerce électoral des démagogues qui camouflent ainsi leur impuissance devant la misère sociale.