Aéroport de Roissy : l’envers du décor des JO04/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2927-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Roissy : l’envers du décor des JO

L’aéroport de Roissy a vu passer la plupart des athlètes des JO. Grâce à l’apport des volontaires et de salariés recrutés pour l’occasion, ceux qui y travaillent toute l’année ont presque réussi à courir moins que d’habitude dans certains secteurs.

Cela montre que, quand ils le veulent, les patrons et le gouvernement savent mettre les moyens. Ainsi, il aura fallu ces JO pour constater que certains aménagements pour les paraplégiques, les handicaps lourds ou les non-voyants et leurs chiens étaient possibles. Pour le prestige, ADP et certaines compagnies ont trouvé des solutions.

Pour le personnel, en revanche, tout n’a pas été rose. À commencer par les primes dont toute la presse a parlé. Elles ont varié de rien du tout pour beaucoup à pas grand-chose : quelques dizaines d’euros sur deux semaines chez Securitas, 50 euros la semaine chez Seris...

Parmi les salariés que le Comité olympique a embauchés directement, certains ont travaillé à Roissy, essentiellement pour l’accueil des athlètes. Aujourd’hui, avec les syndicats, ils s’organisent et dénoncent leurs conditions de travail : des contrats de travail au forfait-jours cadres, des horaires de plus de 60 heures la semaine pour certains, sans paiement des heures supplémentaires, des horaires et un planning imposés, des repos pas toujours respectés, etc.

Par ailleurs, de nombreux contrats à durée déterminée embauchés pour les JO prennent fin bientôt. Ces salariés vont donc être licenciés, et les autres vont de nouveau devoir courir pour tout faire. Il y aurait pourtant des emplois utiles à garder : certains des renforts d’été ont été affectés au renseignement des passagers. Les comptoirs d’information d’ADP qui existaient il y a quelques années ont été supprimés, alors qu’ils répondaient à un besoin, et c’est toujours le cas.

Pour certains des embauchés de l’été, comme les bagagistes de chez Onet, ce n’était pas la joie. Ainsi, parmi les 500 CDD environ recrutés cet été, plus de la moitié sont partis au bout de quelques jours, écœurés des conditions de travail. La direction d’Onet avait pourtant fait amener chaque jour aux salariés des dizaines de pizzas, barres chocolatées, canettes, etc. Mais elle savait bien que cela ne suffirait pas à retenir ces salariés en CDD, puisqu’elle avait elle- même prévu : « Plus de la moitié partiront au cours de l’été ». Onet est une entreprise qui affiche sur sa page d’accueil « Créons ensemble de meilleurs environnements pour tous »...

Dans cette période, chez ADP qui est le gestionnaire de l’aéroport, dès qu’un problème pouvait avoir des conséquences sur la tenue des JO, c’était branle-bas de combat. Une panne d’électricité au Terminal 2F, des problèmes informatiques pour les enregistrements au village olympique, et toutes les directions s’agitaient. Mais maintenant les caméras s’éloignent et c’est retour à l’anormal, avec des délais interminables pour la moindre dépense.

On le voit, à Roissy, la « fièvre olympique », les organisateurs et les employeurs ont su l’exploiter. Et en matière d’exploitation, ils s’y connaissent.

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