Celui-ci, en place à partir de 1997 dans l’agence de Paris-Montparnasse, avait été révélé en 2001 par un stagiaire qui en avait informé SOS Racisme. Dès lors, un huissier et un inspecteur du travail avaient collecté les preuves établissant que les travailleurs intérimaires étaient bien triés en fonction de leur couleur de peau. Durant cette période, 500 intérimaires du secteur de l’hôtellerie-restauration ont subi cette discrimination. Cela n’a pas empêché la justice de prononcer plusieurs non-lieux. Il aura fallu toute l’obstination de quinze travailleurs intérimaires soutenus par SOS Racisme pour aboutir à cette condamnation, certes toute symbolique, après 23 ans de bataille incessante.

La justice s’est finalement résolue à condamner deux lampistes, tous deux anciens directeurs d’agence, à 10 000 euros d’amende, dont 7 000 avec sursis. En revanche, elle n’inquiétera pas les principaux responsables qui sont les entreprises donneuses d’ordre. En effet, malgré les témoignages accablants de salariés impliquant directement des entreprises comme Eurodisney et la société des Wagons-lits qui réclamaient explicitement des intérimaires « BBR » pour « bleu, blanc, rouge », celles-ci n’auront pas à rendre compte de leurs demandes discriminatoires.